www.oapi.int Indications Géographiques PUBLICATION N° 01 IG / 2023 du 10 Avril 2023 Bulletin Officiel (BOPI) de la Propriété Industrielle
GENERALITES BOPI 01IG/2023 2 SOMMAIRE TITRES PAGE S PARTIE I : GENERALITES 3 Extrait de la norme ST3 de l’OMPI utilisée pour la représentation des pays et organisations internationales 4 Codes utilisés en matière des Indications Géographiques 7 Clarification du Règlement relatif à l’Extension des Droits suite à une nouvelle Adhésion à l’Accord de Bangui 8 Adresses utiles 9 PARTIE II 10 Demande d’enregistrement d’Indication Géographique selon l’Accord de Bangui, Acte de 2015 11 PARTIE III 23 Enregistrement d’une Indication Géographique selon l’Accord de Bangui, Acte de 1999 23 PARTIE IV 24 Enregistrement d’une Indication Géographique selon l’Accord de Bangui, Acte de 2015 24 PARTIE V 25 Modification de la Demande d’enregistrement d’une Indication Géographique 25 PARTIE VI 26 Inscription au Registre Spécial des Indications Géographiques 26 PARTIE VII 27 Extension des Droits 27 PARTIE VIII 28 Radiation d’une Indication Géographique 28 PARTIE IX 29 Erratum d’une Indication Géographique 29
GENERALITES BOPI 01IG/2023 3 PARTIE I GENERALITES
GENERALITES BOPI 01IG/2023 4 Afghanistan AF Afrique du Sud ZA Albanie AL Algérie DZ Allemagne DE Andorre AD Angola AO Anguilla AI Antigua-et-Barbuda AG Antilles Néerlandaises AN Arabie Saoudite SA Argentine AR Arménie AM Aruba AW Australie AU Autriche AT Azerbaïdjan AZ Bahamas BS Bahreïn BH Bangladesh BD Barbade BB Bélarus BY Belgique BE Belize BZ Bénin* BJ Bermudes BM Bhoutan BT Bolivie BO Bonaire, Saint-Eustache et Saba BQ Bosnie-Herzégovine BA Botswana BW Bouvet,Île BV Brésil BR Brunéi Darussalam BN Bulgarie BG Burkina Faso* BF Burundi BI Caïmanes, Îles KY Cambodge KH Cameroun* CM Canada CA Cap-Vert CV Centrafricaine, République* CF Cook,Îles CK Corée(République de Corée) KR Corée (Rép. Populaire de Corée) KP Costa Rica CR Côte d’Ivoire* CI Croatie HR Cuba CU Danemark DK Djibouti DJ Dominicaine, République DO Dominique DM Egypte EG El Salvador SV Emirats Arabes Unis AE Equateur EC Erythrée ER Espagne ES Estonie EE Etats-Unis d’Amérique US Ethiopie ET Ex Rep. Yougoslavie de Macedoine MK Falkland, Îles (Malvinas) FK Fédération de Russie RU Fidji FJ Féroé, Îles FO Finlande FI France FR Gabon* GA Gambie GM Géorgie GE Géorgie du Sud et les Îles Sandwich du Sud GS Ghana GH Gibraltar GI Grèce GR Grenade GD Groenland GL Guatemala GT Guernesey GG Guinée* GN Guinée-Bissau* GW GuinéeEquatoriale* GQ Guyana GY Haïti HT Extrait de la norme ST.3 de l’OMPI Code normalisé à deux lettres recommandé pour la représentation des pays ainsi que d’autres entités et des organisations internationales délivrant ou enregistrant des titres de propriété industrielle.
GENERALITES BOPI 01IG/2023 5 Honduras HN Hong Kong HK Hongrie HU Île de Man IM Îles Vierges (Britanniques) VG Inde IN Indonésie ID Norvège NO Nouvelle-Zélande NZ Oman OM Ouganda UG Ouzbékistan UZ Pakistan PK Palaos PW Panama PA Papouasie-Nouvelle-Guinée PG Paraguay PY Pays-Bas NL Pérou PE Philippines PH Pologne PL Portugal PT Qatar QA Région admin. Spéciale de Hong Kong (Rep. Populaire de Chine) HK Roumanie RO Royaume Uni (Grande Bretagne) GB Rwanda RW Sahara Occidental EH Sainte-Hélène SH Saint-Kitts-et-Nevis KN Sainte-Lucie LC Saint-Marin SM Saint-Marin (Partie Néerlandaise) SX Saint-Siège (Vatican) VA Saint-Vincent-et-les Grenadines (a,b) VC Salomon, Îles SB Samoa WS SaoTomé-et-Principe ST Sénégal* SN Serbie RS Seychelles SC Sierra Leone SL Singapour SG Slovaquie SK Slovénie SI Somalie SO Chili CL Chine CN Chypre CY Colombie CO Comores* KM Congo* CG Congo(Rép.Démocratique) CD Iran (République Islamique d’) IR Iraq IQ Irlande IE Islande IS Israël IL Italie IT Jamaïque JM Japon JP Jersey JE Jordanie JO Kazakhstan KZ Kenya KE Kirghizistan KG Kiribati KI Koweït KW Laos LA Lesotho LS Lettonie LV Liban LB Libéria LR Libye LY Liechtenstein LI Lituanie LT Luxembourg LU Macao MO Macédoine MK Madagascar MG Malaisie MY Malawi MW Maldives MV Mali* ML Malte MT Mariannes du Nord,Îles MP Maroc MA Maurice MU Mauritanie* MR Mexique MX Moldova MD Monaco MC
GENERALITES BOPI 01IG/2023 6 ORGANISATIONS INTERNATIONALES DELIVRANT OU ENREGISTRANT DES TITRES DE PROPRIETE INDUSTRIELLE Bureau Benelux des marques et des dessins et modèles industriels BX Office Communautaire des Variétés Végétales (Communauté Européenne) (OCVV) QZ Office de l'Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle (EUIPO) (Marques, dessins et modèles) EM Office des Brevets du conseil de Coopération des Etats du Golfe (CCG) GC Office Européen des Brevets (OEB) EP Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) WO Bureau International de l'OMPI IB Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) OA Organisation Eurasienne des Brevets (OEAB) EA Organisation Régionale Africaine de la Propriété Industrielle (ARIPO) AP *Etats membres de l’OAPI Soudan SD Sri Lanka LK Suède SE Suisse CH Suriname SR Swaziland SZ Syrie SY Tadjikistan TJ Taïwan, Province de Chine TW Tanzanie (Rép.-Unie) TZ Tchad* TD Tchèque, République CZ Ukraine UA Uruguay UY Vanuata VU Venezuela VE Viet Nam VN Yémen YE Yougoslavie YU Zambie ZM Zimbabwe ZW Mongolie MN Monténégro ME Montserrat MS Mozambique MZ Myanmar (Birmanie) MM Namibie NA Nauru NR Népal NP Nicaragua NI Niger* NE Nigéria NG Thaïlande TH Timor Oriental TP Togo* TG Tonga TO Trinité-et-Tobago TT Tunisie TN Turkménistan TM Turks et Caïques,Îles TC Turquie TR Tuvalu TV
GENERALITES BOPI 01IG/2023 7 CODES UTILISES EN MATIERE D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES (1) Numéro d’enregistrement. (2) Numéro de dépôt. (3) Date de dépôt. (4) Produit(s) au(x) quel(s) s’applique l’indication géographique. (5) Indication Géographique. (6) Espace géographique (7) Nom(s) et adresse(s) du ou des déposant(s) ou titulaire(s) de l’indication géographique.
GENERALITES BOPI 01IG/2023 8 CLARIFICATION DU REGLEMENT RELATIF A L’EXTENSION DES DROITS SUITE A UNE NOUVELLE ADHESION A L’ACCORD DE BANGUI RESOLUTIONN°47/32 LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ORGANISATION AFRICAINE DE LAPROPRIETE INTELLECTUELLE Vu L’accord portant révision de l’accord de Bangui du 02 Mars 1977 instituant une Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle et ses annexes ; Vu Les dispositions des articles 18 et 19 dudit Accord relatives Aux attributions et pouvoirs du Conseil d’Administration ; ADOPTE la clarification du règlement du 04 décembre 1988 relatif à l’extension des droits suite à une nouvelle adhésion à l’Accord de Bangui ci-après : Article 1er : Le Règlement du 04 décembre 1988 relatif à l’extension des droits suite à une nouvelle adhésion à l’Accord de Bangui est réaménagé ainsi qu’il suit : «Article 5 (nouveau) : Les titulaires des titres en vigueur à l’Organisation avant la production des effets de l’adhésion d’un Etat à l’accord de Bangui ou ceux dont la demande a été déposée avant cette date et qui voudront étendre la protection dans ces Etats doivent formuler une demande d’extension à cet effet auprès de l’Organisation suivant les modalités fixées aux articles 6 à 18 ci-dessous. Le renouvellement de la protection des titres qui n’ont pas fait l’objet d’extension avant l’échéance dudit renouvellement entraine une extension automatique des effets de la protection à l’ensemble du territoire OAPI». Le reste sans changement. Article 2 : La présente clarification, qui entre en vigueur à compter du 1 er janvier 2008, s’applique aussi aux demandes d’extension en instance et sera publiée au Bulletin Officiel de l’Organisation. Fait à Bangui le 17 décembre 2007
Siège social Place de la Préfecture B.P. 887 Yaoundé - Cameroun Tél.: (237) 222 20 57 00 Site web : www.oapi.int / Email : oapi@oapi.int ADRESSES DES STRUCTURES NATIONALES DE LIAISON AVEC L’OAPI (SNL) BENIN - Cotonou Agence Nationale de la Propriété Industrielle (ANAPI) 01 B.P. 363 Cotonou 01 Tel.: (229) 21 31 02 40 Fax.: (229) 21 30 30 24 (Ministère de l’Industrie, du Commerce et des PME) BURKINA FASO - Ouagadougou Centre National de la Propriété Industrielle (CNPI) 04 B.P. 382 Ouagadougou 04 Tel. : (226) 50 30 09 41/25 31 03 11 Fax.: (226) 50 33 05 63 (Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat) CAMEROUN - Yaoundé Direction du Développement Technologique et de la Propriété Industrielle B.P.: 1652 Yaoundé Tel.: (237) 222 20 37 78 Fax.: (237) 222 20 37 38 (Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique) CENTRAFRIQUE - Bangui Direction de la Propriété Industrielle Avenue B. BOGANDA B.P. : 1988 Bangui Tel. : (236) 21 61 17 44 Fax.: (236) 21 61 76 53 (Ministère du Commerce et de l’Industrie) COMORES - Moroni Office comorien de la propriété intellectuelle B.P. 41 Moroni Tél : (269) 33 10 703 Fax : (269) 775 00 03/33 35 360 (Ministère de la production, de l’environnement, de l’énergie, de l’industrie et de l’artisanat) CONGO - Brazzaville Direction de l’antenne Nationale de la Propriété Industrielle (DANPI) B.P. 72 Brazzaville Tel (242) 581 56 57/581 54 80 Fax : (242) 22 81 32 12 (Ministère du Développement Industriel et de la Promotion du Secteur Privé) COTE D’IVOIRE - Abidjan Office Ivoirien de la Propriété Industrielle (OIPI) 01 B.P. 2337 Abidjan Tel. : (225) 22 41 16 65 Fax: (225) 22 41 11 81 (Ministère de l’Industrie) GABON - Libreville Office Gabonais de la Propriété Industrielle (OGAPI) B.P. 1025 Libreville Tel. : (241) 01 74 59 24/04 13 71 88 Fax. : (241) 01 76 30 55 (Ministère de l’Industrie et des Mines) GUINEE - Conakry Service National de la Propriété Industrielle et de l’Innovation Technologique 01 B.P. 363 Cotonou - BENIN Tel.: (229) 21 31 02 15/21 32 11 51/21 31 46 08 Fax : (229) 21 31 46 08 (Ministère de l’Industrie, du Commerce et des PME) GUINEE BISSAU - Bissau Direction Générale de la Propriété Industrielle B.P. 269 Bissau Tél : (245) 322 22 75 Fax : (245) 322 34 64 15 (Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Produits locaux) GUINEE EQUATORIALE - Malabo Direction Générale de la Propriété Intellectuelle B.P. 528 Malabo Tel. : (240) 333 09 15 39 Fax : (240) 333 09 33 13/222 24 43 89 (Consejo de Investigacones Cientificas y Tecnologicas-CICTE) MALI - Bamako Centre Malien de Promotion de la Propriété Industrielle (CEMAPI) B.P. 1541 Bamako Tel. : (223) 20 28 90 91 Fax: (223) 20 29 90 91 (Ministère du Commerce et de l’Industrie) MAURITANIE - Nouakchott Direction du développement Industriel B.P. 387 Nouakchott Tel. : (222) 22 31 21 48/42 43 42 91 Fax: (222) 525 72 66 (Ministère du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme) NIGER - Niamey Agence Nationale de la Propriété Industrielle et de la Promotion de l’Innovation (ANA2PI) B.P. 11700 Niamey Tel. : (227) 20 75 20 53 Fax. : (227) 20 73 21 50 (Ministère des Mines et du Développement Industriel) Sécuriser les investissements étrangers est notre affaire. Développer l‛Afrique par la propriété intellectuelle est notre vision SENEGAL - Dakar Agence Sénégalaise pour la Propriété Industrielle et l’Innovation Technologique (ASPIT) B.P. 4037 Dakar Tel. : (221) 33 869 47 70/77 341 79 09 Fax: (221) 33 827 36 14 (Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat) TCHAD - N’djamena Direction de la Propriété Industrielle et de la Technologie B.P. 424 N’Djamena Tel. : (235) 22 52 08 67 Fax: (235) 22 52 21 79/68 84 84 18 (Ministère du Commerce et de l’Industrie) TOGO - Lomé Institut National de la Propriété Industrielle et de la Technologie (INPIT) B.P. 2339 Lomé Tel. : (228) 22 22 10 08 Fax : (228) 222 44 70 (Ministère du Commerce, de l'Industrie, de la Promotion du secteur privé et du Tourisme)
BOPI 01IG/2023 INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 10 PARTIE II DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 11 (2) 6202200002 (3) 30/11/2022 (4) Le produit auquel s’applique la demande est le café des montagnes de Man. C’est un produit agricole ou agroalimentaire (café moulu, café en poudre, café granulé soluble). Description du produit Caractéristiques physiques : Forme et apparence Le « café des montagnes de Man » est ovale, avec une fente au niveau ventral et une dominance de la couleur kaki (couleur des robustas). Toutefois, le café cultivé plus en hauteur présente une couleur vert-brillant. Le « café des montagnes de Man » est majoritairement de grade 1 ou tamis 16, grade 2 ou tamis 14 et grade 3 ou tamis 12. Toutefois, on trouve également le grade 0 ou tamis 18. Qualité Le taux d'humidité (TH) du « café des montagnes de Man » est compris entre 9,60 et 10,86% avec un taux maximum autorisé de 12%. Le taux de grains défectueux du « café des montagnes de Man » n'excède pas 15%. Les défauts des grains qui ne sont pas désirés sont : les grains noirs, les grains avariés, les grains sombres, les grains spongieux, les brisures, les demi-cerises, les cerises, les parches, les coques, les peaux, les grains scolytés, les grains indésirables, les grains immatures, les matières étrangères. Caractéristiques organoleptiques Le « café des montagnes de Man » possède un goût agréable, légèrement sucré avec un arome intense, peu amère. Son caractère est doux et acidulé avec une saveur corsée et équilibrée. Compte tenu de l'altitude, il se rapproche d'un arabica (de l'espèce arabica). Caractéristiques chimiques Les grains de Café des montagnes de Man contiennent en moyennes 3,78% de cendres, 86,53% de matières sèches, 13,07% de protéine, 93,80mg/100g MS de polyphénols, 3,20% de saccharose, 3,11% de matière grasse, diverses vitamines et 2,17% de caféine (voie sèche). Description de la méthode de production Matière première Le Café des Montagnes de Man est élaboré uniquement à partir de grains de café de l'espèce Coffea canephora. Les principales variétés de café utilisées sont le robusta et l'arabusta (hybride robusta et arabica). Le Café des Montagnes de Man cerise ou transformé peut se composer de l'une de ces variétés ou d'un mélange de celles-ci. Méthode d'obtention Le « café des montagnes de Man » est du Café Robusta et du café arabusta. Sa culture, son entretien et son traitement post-récolte doivent obéir aux exigences suivantes : Entretien des vergers : le nettoyage de la plantation a lieu 2 à 3 fois l'an, chaque 6 mois ou chaque 4 mois. Même en culture extensive, aucun produit chimique n'est utilisé par les producteurs. Des arbres à feuilles fines et très moins touffues appelés en langue Yacouba "zah" et "hieu" sont maintenus dans les champs pour répondre au besoin du caféier en ombrage et en rayons du soleil. Cueillette : la récolte concerne les fruits mûrs (rouges et vertes à maturité), de façon sélective (cerise par cerise), essentiellement à la main. Elle peut se faire plusieurs fois avec la même plante. Le contact des fruits récoltés avec le sol est à éviter. Il existe deux méthodes de traitement post-récolte au choix, la « voie sèche » et la « voie humide ». Le traitement par voie humide permet d'obtenir un café de meilleure qualité. Le traitement par « voie sèche» comporte deux étapes particulières: Séchage : le séchage du café des Montagnes de Man se fait juste après la cueillette sur des claies jusqu'à un taux d'humidité compris entre 9.60 et 12%. La durée du séchage, dépend de l'ensoleillement, il est de l'ordre de 3 à 4 semaines. Décorticage : le décorticage se fait à la machine et porte sur les fruits secs de café afin de donner des cerises de grade allant de 0 à 3. Le traitement par « voie humide » permet de retirer la parche ou pellicule argentée qui subsiste après le décorticage. Aussi, préserve-t-il mieux les qualités intrinsèques du grain. Il comporte trois étapes particulières : Dépulpage : les cerises sont pressées entre un disque (dépulpeur à disque) ou un cylindre (dépulpeur à tambour) en rotation, munis de reliefs ou poinçonnés, et une plaque à écartement réglable. La pulpe est déchirée et entraînée par un courant d'eau. Le café dépulpé est mis à "fermenter" sous eau ou non dans des bacs, pendant 12 h à 48 h. Le lavage manuel ou mécanique permet d'éliminer les produits de décomposition du mucilage et le café parche. Séchage : le séchage du café en parche est plus rapide que celui du café en coque (voie sèche). Il dure de 10 à 15 jours. Les précautions de séchage sont identiques. Déparchage : l'élimination de la parche et de la pellicule argentée qui, dans ce cas n'adhère pas aux grains, est effectuée par des machines dont le fonctionnement est similaire à celui des décortiqueuses. Le traitement commun à la « voie sèche » et à la « voie humide » faisant suite aux étapes précédentes : Vannage : le café est vanné après décorticage ou déparchage pour éliminer les peaux, les coques, la parche, les feuilles et autres corps étrangers; Triage : les cerises débarrassées de leurs peaux sont triées pour enlever les grains défectueux et les matières étrangères; Conditionnement : le « café des montagnes de Man » est conditionné dans des sacs de jute ou dans des emballages respectant les normes alimentaires. L'emballage ne doit pas être totalement rempli afin de permettre une aération des grains ; Stockage : le « café des montagnes de Man » emballé doit être stocké sur des palettes, dans une salle bien aérée en évitant le contact avec le mur. Le magasin ou l'entrepôt de stockage doit être isolé de
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 12 toutes sortes de produits chimiques; - Transport : le « café des montagnes de Man » doit être transporté dans des camions remplissant les conditions d'hygiène et de sécurité alimentaire : étanches, ne transportant que du café pendant la période et ne transportant ni pesticide, ni engrais ou tout autre produit capable de souiller le café. Le lien du café des montagnes de Man avec le terroir du Tonkpi Des sols de type ferrallitique à fertilité chimique moyenne, à bonne capacité de drainage, des sols minéraux, composés d'argile, de sable et de falaises rocheuses développés sur des roches basiques confèrent au café des montagnes de Man, une richesse en éléments minéraux et une pauvreté en métaux lourds. L'altitude de 220 à 1200 mètres, la longue pluviométrie de huit mois avec des hauteurs de pluie allant de 1 300 à 2 400 mm par an, des températures douces de 24 °C en moyenne avec des minimas de 15.5°C, l'hygrométrie entre 80 et 85 % et des arbres à feuilles fines et très moins touffues appelés en langue Yacouba "zah" et "hieu" maintenus dans les champs pour répondre au besoin du caféier en ombrage et en rayons du soleil, font du café des montagnes de Man, un café doux proche de l'arabica, avec une saveur corsée et équilibrée et des formes de grain volumineuses, majoritairement de grade 1 ou tamis 16 et grade 2 ou tamis 14. Les éléments du plan de contrôle du Café de Man Exigences Minimales Relatives Au Contrôle Exigence minimale et mesurable pour le café cerise séché et décortiqué3 A l'entrée des usines Le taux d'humidité : Le taux maximum d'humidité autorisé est de 12% Les matières étrangères : Le taux autorisé est de 1% Les grains acceptables : Le taux minimum autorisé est de 85% Le café hors norme : Le taux maximum autorisé est de 10% A l'exportation Le taux d'humidité : Le taux d'humidité n'excède pas 12% La granulométrie : Les tolérances en tamis supérieurs et inférieurs par grade de café sont les suivantes : Grade 0 (GO): Tamis 1850%, Tamis 16 $ 20% et Tamis 14 $ 10% Grade 1 (Gl): Tamis 18 $ 20%, Tamis 1650%, Tamis 14 $ 20% et tamis 12 $ 1% Grade 2 (G2): Tamis 16 $ 20%, Tamis 1450% et Tamis 12 $ 10% Grade 3 (G3) : Tamis 16 $ 10%, Tamis 14 $ 20% et Tamis 12 50% La catégorie Pour le café Robusta des Montagnes de Man, deux (02) catégories sont obtenues à partir des défauts, à savoir : Le café excellence : défauts $ 8 ; Le café extra prima : 8 <défauts$ 15, Les spécifications des cafés hors-normes Les cafés hors-normes regroupent les cafés grains noirs et les cafés brisures. Ils sont définis par les critères ci-après : Matières étrangères $ 2%, Petites brisures$ 2%, Grains sains et brisures saines$ 10%. Grains noirs et brisures noirs$ 10%. Exigence minimale et mesurable pour le café torréfié La torréfaction est l'une des dernières étapes qui apprêtent le café à la tasse. C'est une opération qui vise à cuire les grains de café pour en faire ressortir tous les aromes. Elle met en valeur, la saveur particulière du café des montagnes de Man pour obtenir un café à l'équilibre parfait. Elle consiste à griller les grains décortiqués et triés. Différents types de torréfaction sont possibles avec le café des montagnes de Man en tenant compte des préférences de goûts. On distingue : la torréfaction légère dite blonde : le café est légèrement grillé de sorte que les grains sont à peine colorés; la torréfaction moyenne dite ambrée : le café est moyennement torréfié de sorte à obtenir des grains peu colorés. Le café ainsi torréfié est très acidulé; la torréfaction moyennement poussée dite robe de moine : la torréfaction des grains de café est poussée légèrement au-delà de la moyenne. Le café ainsi torréfié est plus équilibré et permet le meilleur développement aromatique ; la torréfaction poussée dite brune : le café est torréfié au-delà de la moyenne. On a une présence d'amertume et une diminution des arômes fruités vers des notes plus grillées; la torréfaction très poussée ou très brune : le café est très grillé, son goût est amer avec une absence d'acidité; Il y a trois méthodes de torréfaction du café de Man : La torréfaction traditionnelle ou à l'ancienne qui se fait à température de 180°( à 220°C à une durée d'environ 20 minutes; La torréfaction rapide par torréfacteur industriel à température de 180°C à 220°C pendant 6 minutes environ ; La torréfaction du café éclair ou flash à température de 880°C pendant une durée de 1 à 5 minutes; Les grains torréfiés du café des montagnes de Man peuvent être broyés pour obtenir du café moulu. La mouture se fait principalement de deux façons, la mouture grossière pour obtenir le café filtre et la mouture fine pour la préparation du café expresse. Le café moulu de Man peut se présenter sous forme de sachet, de dosette ou de capsule. Le café de Man peut se présenter également sous forme de café soluble. Les conditions optimales de transport et de stockage Afin de garantir la qualité du «café des montagnes de Man», il doit être transporté dans des camions remplissant les conditions d'hygiène et de sécurité alimentaire : étanches, ne transportant que du café pendant la période et ne transportant ni pesticide, ni engrais, ni animaux vifs ou morts, ou tout autre produit capable de souiller le café. Le « café des montagnes de Man » emballé doit être stocké sur des palettes, dans une salle bien aérée en évitant le contact avec le mur.
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 13 (5) L’appellation à protéger dans le cadre de la demande est : CAFE DES MONTAGNES DE MAN (6) Espace géographique La zone de production est limitée au nord par la Région du Bafing, à l'est par les Régions du Worodougou et du HautSassandra, au sud par les Régions du Cavally et du Guémon, à l'ouest par les Républiques de Guinée et du Libéria. Les localités de la zone de production du« café des montagnes de Man » sont les départements de Man, Biankouma, Danané, Zouan Hounien et Sipilou, tous de la région du Tonkpi situé à l'ouest de la Côte d'Ivoire avec Man comme chef-lieu. (7) Le titulaire de la demande d’enregistrement de l’indication géographique est la FÉDÉRATION DES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS DU CAFÉ DE MAN (FOPROCAM), Quartier Domomraud, Carrefour Bethanie, MAN (CI). Qui regroupe : acheteurs : SPAD Man, WANA AGRO Man, LANA CAFE, PORGO X CIE Danané, CAF Man, IVO INEGOSE, PORGO X CIE Man, SCCG, BARA CACAO, SPAD Biankouma; transporteurs : HCPETRCI (Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier de Côte d'Ivoire) avec STCI, la section de Man ; exportateur : CADESA-COOP CA ; torréfacteurs : VITASSE (la vitalité dans la tasse) et JASMIN CAFÉ; Unions de coopératives de producteurs : l'Union des Sociétés Coopératives GUEASSE de Côte d'Ivoire (U.S.C.G.CI., Man); l'Union des Sociétés Coopératives du Département de Biankouma (U.S.C.D.B., Biankouma); l'Union des Coopératives DEZOKA de Sipilou (U.COO.DE.SI., Sipilou); l'Union des Coopératives des Productrices de Café de Zouan-Hounien (U.CO.P.C.Z.H., Zouan-Hounien); l'Union des Sociétés Coopératives Entraide de Danané (U.S.C.EN.D., Danané); l'Union des Sociétés Coopératives de Danané (U.S.C.D.D., Danané); l'Union des Coopératives ETOKAGUI de Gbonné (U.C.E.G., Gbonné). (2) 6202300001 (3) 24/02/2023 (4) Le produit auquel s’applique la demande est l'«Attiéké des Lagunes», un produit agroalimentaire. C’est une sémoule de manioc cuite à la vapeur à partir de la pâte fermentée. Il est d’apparence agglomérée, obtenu à partir de tubercules frais de manioc épluchés, lavés, broyés, fermentés, essorés et pressés, émiettés, tamisés et granulés, séchés légèrement, vannés et cuits à la vapeur. Les critères de qualité de l’attiéké sont la présence de grains distincts, la taille et l’uniformité des grains, l’absence d’impuretés et de corps étrangers, la couleur, le goût et la durée de conservation. Les spécificités des types d'Attiéké des lagunes résident dans l'uniformité de la taille des grains. Description du produit Caractéristiques physiques Caractéristiques communes ► Nature : produit frais cuit à la vapeur. Couleurs : blanc crème ou jaune poussin. Pureté du produit: absence (0%) d'impuretés et de corps étrangers (résidus d'écorce de manioc, sable, etc.) et quasiment dépourvu de fibres (1-2%). Structure agglomérée du produit : grains légèrement collants. ► Caractéristiques spécifiques ► Attiéké des Lagunes origine Abidjan Granulométrie : uniformité de petits grains (le type Ahité) d'environ 1 mm de diamètre, de grains moyens (le type N'tonié) de 2 à 3 mm, et de gros grains (le type Agbodjama) de 4 à 5 mm. Attiéké des Lagunes origine Dabou, Jacqueville et Grand-Lahou. Granulométrie: Mélange, à part égale environ, d'au moins deux différentes tailles de grains parmi les trois tailles : petite, moyenne et grande Caractéristiques biochimiques Les caractéristiques de l'Attiéké des Lagunes sont présentées dans le tableau 1. C'est un produit semi humide, essentiellement amylacée, avec absence d'impuretés (corps étrangers), quasiment dépourvu de fibres (1-2%) et de pH relativement acide, c'est-à-dire compris entre 4,3 et 4,5; ce qui le protège du développement morbide de germes pathogènes et contribue à garantir l'innocuité de cet aliment fermenté. Son innocuité est d'autant plus garantie que la multitude des opérations unitaires de fabrication et les soins accordés à ces étapes, notamment la fermentation et la cuisson, débarrassent le produit fini très majoritairement des composés cyanogénétiques d'environ 92% en moyenne et des pathogènes. Caractéristiques organoleptiques Saveur : agréable. arôme : parfum caractéristique du manioc fermenté. aigreur : pas ou peu aigre. Particularités du format de l'emballage actuellement utilisé Matières premières : Les produits initiaux nécessaires qui constituent les matières premières sont la racine de manioc, le ferment et l'huile rouge de palme.
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 14 Variétés de manioc Le manioc (Manihot esculenta Crantz), est une plante arbustive à port érigé (deux à trois mètres de hauteur) appartenant à la famille des Euphorbiacées. Multiplié par bouturage, le manioc est cultivé essentiellement pour ses racines tubérisées. Pour l'IG, les variétés adoptées par les productrices d'attiéké sont principalement le Yacé et le Es akpl. Les variétés Tomatikro (Timoti), Tinandjo, Bocou 6 et « Sans manqué » peuvent être utilisées. Toutes ces variétés sont des variétés locales. Itinéraire technique de culture Une production bio est fortement recommandée pour le manioc utilisé pour la production de l'Attiéké des Lagunes. Aucun produit phytosanitaire chimique n'est autorisé dans la culture dudit manioc, car les transformatrices constatent l'influence de ce traitement sur la qualité à la transformation du manioc. La récolte se fait manuellement à la maturité physiologique des variétés à l'aide de daba et de machette, ou autres outils appropriés. Ainsi, le Yacé, le Es akpl, le Bocou 6, le Tomatikro et le Sans manqué doivent être récoltés à partir du 12ème mois et le Tinandjo à partir du 16ème mois. Le manioc récolté doit être transformé le même jour ou à la limite être conservé maximum 1 jour avant la transformation. Ferment L'attiéké est un produit issu de la pâte fermentée de manioc. Le ferment utilisé dans la production est produit traditionnellement par les productrices d'attiéké à partir du manioc. En fonction du mode de cuisson appliqué au manioc, deux types de ferment sont rencontrés. Ainsi, il y a le ferment de manioc braisé et le ferment de manioc cuit à l'eau. Le procédé de production consiste à appliquer la technologie convenable à la racine de manioc. Le produit est ensuite emballé dans un sac destiné à cet effet et conservé dans un point chaud, généralement dans la cuisine, pendant deux à trois jours. En effet, le ferment traditionnel apporte à la pâte de manioc la microflore essentielle à sa fermentation. Les microorganismes responsables de la fermentation de la pâte de manioc sont les aérobies mésophiles, les bactéries lactiques, les levures, les Entérobactéries, les moisissures et les Baci//us spp2. Le ferment est donc utilisé pour raccourcir le temps de fermentation à environ 15 heures. Huile rouge de palme L'huile constitue la troisième matière première dans la production de l'attiéké. Elle intervient dans le procédé de fabrication au même moment que le ferment. Généralement, l'huile est ajoutée au ferment et l'ensemble est additionné par la suite aux cossettes fraîches de manioc pendant le broyage. Il s'agit de l'huile de palme décolorée par chauffage. L'ajout d'huile rouge décolorée pendant le broyage empêche la prise en masse des grains d'attiéké à la cuisson. Une proportion d'environ 0,1 % (v/p) d'huile est utilisée pour la préparation de l'attiéké. Méthode de production Le processus de fabrication commence par la production du ferment ("magnans"). Une fois le ferment prêt, les racines fraîches de manioc sont épluchées, lavées et broyées en y ajoutant le ferment. La pâte obtenue est laissée fermenter puis, pressée. La pâte fermentée pressée est émiettée et tamisée. Ensuite, viennent la granulation ou semoulage, le séchage, le vannage et la cuisson. Production des fennents (magnans) Les racines sont braisées avec la peau (15-20 min) ou bouillies pelés (10-15 min) et laisser à fermenter en milieu anaérobie pendant 3 jours dans un sac. Traditionnellement, la cuisson du manioc sur braise (Figure 4A) pour la production de ferments est utilisée. Aujourd'hui, la méthode de cuisson à eau (Figure 48) est aussi utilisée. Des taux d'incorporation du ferment aux cossettes de 6 à 10% sont utilisés pour la fermentation de la pâte lors de la production de l'attiéké. La quantité de ferments incorporée dépend de la fraicheur ou de la chaleur du milieu ambiant. En outre, il faut utiliser les ferments absolument avant la fin du Jerne jour. Opérations unitaires de production de l'attiéké Epluchage manuel des racines Le premier jour du processus de fabrication de l'attiéké commence par l'épluchage de la racine de manioc. En effet, celle-ci est épluchée manuellement et découpée en cassettes puis lavée 3 ou 4 fois avec de l'eau potable. Les parties colorées et les grosses fibres sont écartées pendant l'épluchage. Lavage Le lavage des morceaux de manioc se fait dans de l'eau à l'aide d'une spatule ou avec les mains tout simplement. Cette activité vise donc à nettoyer les éventuelles traces deboue, de sable et autres débris dans le manioc, elle se répète deux fois dans deux cuvettes différentes avant que le manioc concassé ne soit rincé. Une fois le lavage terminé, les transformatrices remplissent les cuvettes de plusieurs morceaux de manioc pour le broyage. Cette activité est soit l'affaire des enfants de la productrice, soit de sa belle fille, soit d'elle-même. La durée de cette opération est fonction de la quantité de manioc et du nombre de fois qu'on lave le manioc avant le rinçage. Broyage Le ferment prêt à usage est bien nettoyé, lavé et découpé (si ferment braisé), puis ajouté aux cassettes lavées. Cet ensemble est broyé à l'aide d'une broyeuse. La finesse du broyage est moyenne, car un broyage trop fin conduit à un produit trop pâteux (excès d'amidon) et un broyage trop grossier donne une granulation difficile. Au moment du broyage, de l'huile de palme préalablement décolorée après chauffage est également ajoutée pour défaire la pâte, faciliter la granulation ultérieure et rendre l'attiéké moins collant après cuisson. Le broyage a généralement lieu le soir afin de laisser fermenter la pâte toute une nuit. Fermentation Cette activité commence par le mélange de toute la pâte de manioc avec l'eau qui a servi à rincer la machine. Après, les transformatrices mettent soit toute la pâte de manioc dans une même cuvette ou dans deux ou trois cuvettes de grandes tailles ou dans des sacs en plastique et elles couvrent le tout jusqu'au lendemain. La durée de fermentation dure en moyenne 11 heures. C'est donc par cette opération
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 15 que le premier jour du processus de production prend fin. Pressage Le second jour de la fabrication de l'Attiéké des Lagunes démarre par l'étape de pressage. En effet, le lendemain du broyage, la fin de la fermentation est jugée par la transformatrice sur la base de son expérience en appréciant au toucher, entre les doigts, la texture de la pâte fermentée. La pâte fermentée est mise dans un sac synthétique (sac de polypropylène tissé), et pressée entre les deux plaques d'une presse artisanale manuelle dont une vis sans fin permet de varier la pression pour séparer l'amidon et l'eau de la matière sèche. L'étape de pressage permet de réguler le teneur en eau résiduelle de la pâte pour faciliter le tamisage et le semoulage. Emiettage et granulation Au second jour, après la fermentation et le pressage, les productrices procèdent à un émiettage de la pâte pressée sur un tamis de maille 5 mm de diamètre. Il consiste à écraser manuellement la pâte pressée sur le tamis pour non seulement obtenir la poudre humide qui passe le tamis, mais aussi écarter les débris de manioc qui ont échappé au broyage. Ensuite, deux outils au choix sont utilisés pour l'opération de granulation. En effet, une écuelle en bois ou une grande cuvette en aluminium d'une part et d'autre part une petite cuvette en plastique sont utilisées et permettent de faire le semoulage ou l'obtention des grains arrondis en battant la pâte sur les bords. Avec l'écuelle ou la grande cuvette en aluminium, mise en position oblique, cette opération s'effectue par reflux manuel de la poudre sur les bords et ensuite par roulage gravitationnelle, des grains prennent forme et s'arrondissent. Avec la petite cuvette en plastique, les bords de celle-ci sont secoués manuellement (« tapé-tapé ») et cela entraine un roulement de la poudre, et la formation de grains arrondis. Cette phase, manuelle, permet d'obtenir par roulage, les grains d'attiéké. C'est une phase essentielle pour la différentiation entre l'Attiéké des Lagunes et les autres attiékés produits en dehors de zone des lagunes. La qualité des grains est fonction de la qualité de la fermentation, du pressage et de la variété de manioc. Séchage des grains Dans la zone d'Abidjan, les grains obtenus sont d'abord tamisés (maille = 5 x 5 mm) avant d'être séchés dans des vans posés au sol. Le tamisage permet de séparer les gros grains qui sont repris dans le grainage. De même, à Grand-Lahou et Jacqueville, les grains sont tamisés (maille= 5 x 5 mm) avant que le tout (portion tamisée et portion retenue) soit séché dans des vans posés en hauteur. Par contre, à Dabou, les grains sont séchés avant le tamisage (maille= 5 x 5 mm). Une fois séchés, les gros grains sont frottés les uns contre les autres sur le tamis pour réduire leur taille. Le séchage naturel (au soleil) est pratiqué dans toutes les zones jusqu'à obtenir une couleur blanchâtre (pendant au moins 30 mn). Par un soleil fort, les grains sont mis à l'ombre pour que le séchage se fasse lentement par l'action du vent. Il faut remuer et retourner régulièrement les grains afin d'obtenir un séchage homogène de tous les grains. Cependant, le temps de séchage dépend des conditions atmosphériques (vent, température, hygrométrie). Le séchage permet de séparer les grains, les uns des autres et des fibres. Toutefois, si les grains sont trop secs, le temps de cuisson sera d'autant plus long, et pour des grains peu secs, la cuisson conduit à un attiéké pâteux. Ainsi, le séchage adéquat est apprécié à l'œil et au toucher par la transformatrice. Le taux de matière sèche correspondant est compris entre 48 et 54 % Vannage Après le séchage, les grains sont séparés en deux lots après un deuxième tamisage (maille = 3 x 3 mm) à Jacqueville et Grand-Lahou. Dans ces localités, un lot de gros grains d'une part et un autre lot composé de grains moyens et de petits grains d'autre part sont produits (Figure 5A). Par contre à Dabou et Abidjan, la séparation a lieu après le premier tamisage en un lot de petits grains et grains moyens d'une part et un autre lot fait de gros grains d'autre part (Figure 5B et 5C). A Dabou, les gros grains sont tamisés à nouveau (5 x5 mm) pour réduire leur taille. Un deuxième tamisage est effectué pour séparer les grains moyens des petits dans toutes les zones d'origine de production. A Abidjan, ce tamisage permet d'obtenir d'une part un lot de grains moyens supérieurs et d'autre part un lot composé de grains moyens inférieurs et de petits grains. Ce dernier lot est encore tamisé sur un troisième tamis pour séparer les grains moyens inférieurs des petits grains. Ces lots sont vannés, puis mélangés avant la cuisson dans les départements de Grand-Lahou, Jacqueville et Dabou. Cependant, à Abidjan, chaque lot est vanné et cuit séparément pour donner un type d'attiéké correspondant à la taille des grains ; c'est-à-dire l'Agbodjama pour les grains moyens supérieurs, l’attiéké N'Tonié les grains moyens inférieurs et l'attiéké Ahité le petits grains (Figure 5C). Cuisson La cuisson des grains se fait à la vapeur. Il faut laisser bien cuire avant tout remuage. Le temps de cuisson est d'environ 45 minutes pour environ 5 à 10 kg d'attiéké, jusqu'à ce qu'il dégage une odeur caractéristique. Les équipements utilisés sont : une marmite en aluminium ; une cuvette en terre cuite ou en aluminium sans fond munie d'une plaque en aluminium perforée servant de fond et le tout constituant le couscoussier. Le couscoussier est posé sur la marmite en aluminium contenant l'eau et par chauffage, la vapeur d'eau de cuisson est produite. La plaque est emballée dans un morceau de sac synthétique tissé pour éviter la descente des grains dans la marmite d'eau; une spatule en bois est utilisée pour provoquer une diffusion homogène de la vapeur d'eau dans les grains d'attiéké, et conduisant ainsi à une cuisson homogène du grains dans tous les compartiment du couscoussier. Cela éviterait des points blancs dans les grains, révélant une cuisson imparfaite, et prédisposant l'attiéké à une dégradation plus rapide. Lien avec l'origine L'attiéké des Lagunes est un produit typiquement ivoirien et autrefois produit par les peuples lagunaires Adjoukrou, Ebrié, Alladjan, Avikam et Aizi (Attiékés de tradition) de la région des grands ponts et du District
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 16 d'Abidjan. Antériorité, histoire, usage du nom, notoriété L'attiéké est un mets spécifique aux peuples lagunaires (Ebrié, Adjoukrou, Alladjan, Ahizi et Avikam) au Sud de la Côte d'lvoire7. L'attiéké est né du savoir-faire ancestral de ces peuples depuis des temps immémoriaux. Aujourd'hui, il est devenu spéculatif puisque la plus grande partie de la production est destinée à la commercialisation. A la faveur des mouvements migratoires entre la Côte d'Ivoire et les pays de la Sous-Région dès le XIXème siècle, l'attiéké fut introduit dans les pays de la Sous-Région. A cette époque, l'approvisionne-ment se faisait par importation de la Côte d'Ivoire. Mais plus tard, avec l'essor économique de l'attiéké, une production locale fut initiée dans ces pays sans respecter le procédé de production. L'origine Côte d'Ivoire de l'attiéké ne fait aucun doute. La littérature est unanime sur cette vérité quelle que soit la nationalité des auteurs. La notoriété, la valeur (tout genre) et l'origine Côte d'Ivoire sont des qualités reconnues de l'attiéké. A ce titre, certains auteurs (préciser la source ?) affirment que l'attiéké est le « champagne » de la Côte d'Ivoire. Le vocable attiéké, selon les Avikam, vient de l'expression « atchèkè » qui veut dire « mis de côté» ou« mis à part». En effet, dans la tradition des Avikam, comme partout en Côte d'Ivoire, pendant les repas une part est mise de côté pour la consommation ultérieure ou pour un éventuel étranger. Dans les premières heures de la commercialisation de l'attiéké, les femmes Avikam indiquaient leur marchandise par l'expression atchèkè pour dire que c'est ce qui a été mis de côté qu'elles étaient en train de vendre. Plus tard cette expression a été transformée en Attiéké. Quant aux Ebrié, le vocable attiéké vient de l'expression « Adjè ekè » qui veut dire « c'est pour vendre». En somme, le vocable attiéké est né à la faveur de la commercialisation du produit. L'attiéké occupe une place de choix dans la culture et la société lagunaire. En effet, l'attiéké est une identité culturelle des peuples lagunaires. A ce titre, des mets spécifiques d'attiéké sont préparés lors des fêtes de génération de succession, de mariage traditionnel (dot), baptême (naissance) et des funérailles. Au niveau social, l'attiéké est une marque d'identité des lagunaires, une marque de cohésion sociale et un aliment de base des lagunaires. Produire l'attiéké est un espace de socialisation des jeunes filles lagunaires. Au niveau économique, l'attiéké est la principale source de revenu des femmes lagunaires et une source d’emploi. Critères de lien à l'origine Il a été révélé que les attiékés de Grand -Lahou et de Jacqueville qui semblent plus proches sont spécifiques par rapport à celui de Dabou, de même que l'attiéké Agbodjama d'Abidjan qui se particularise des trois premiers. Cette spécificité s'explique d'abord par le fait que la production d'attiéké à Grand - Lahou ou de Jacqueville se fait dans un environnement différent de celui de Dabou ou d'Abidjan. A Grand-Lahouet Jacqueville, les productrices bénéficient de la plage de !'Océan qui leur permet de vanner toute la semoule de manioc grâce à la quantité et la vitesse du vent. Ce qui leur garanti un attiéké sans fibres ou autres corps étrangers. Aussi, faire le vannage à la plage réduit le risque d'avoir de la poussière dans l'attiéké, car le vent de la plage est frais et exempt de poussière. En plus de ces facteurs environnementaux, il y a le savoir-faire des transformatrices de Grand-Lahou. En effet, au premier jour de production d'attiéké, les pratiques de transformation (le type de ferment, l'épluchage, le broyage, la fermentation) ne diffèrent pas selon l'origine de production de l'Attiéké des Lagunes (Grand-Lahou, Dabou, Jacqueville et Abidjan). Cependant, le deuxième jour, les pratiques à certaines étapes diffèrent les unes des autres selon l'origine de production. D'abord au niveau du grainage, les pratiques à Grand Lahouse font de façon «originelle», c'est-à-dire que toute l'opération de la formation des grains s'effectue avec la main en utilisant l'écuelle en bois. Cependant à Jacqueville, cette pratique traditionnelle n'est pas toujours suivie, et c'est le roulement des grains dans une cuvette posée sur les jambes ou « Tapé-tapé» qui est aussi pratiqué. La manière de faire de la pratique traditionnelle au moyen de l'écuelle en bois est d'ailleurs reconnue comme la plus ancienne par l'ensemble des productrices enquêtées dans la région des Grands-Ponts. Ainsi, à travers cette méthode les transformatrices de Grand-Lahou garantissent la dureté des grains et évitent l'éclatement de ceux-ci lors des futures manipulations. En effet, une fois les grains formés lors du grainage ou semoulage à l'écuelle en bois, ils demeurent en l'état jusqu'à la cuisson. Quant à la cuisson, elle s'effectue à GrandLahouen utilisant des couscoussières en argile de petite taille qui, selon les transformatrices, est un élément essentiel dans la qualité de l'attiéké, car cela permet à la semoule de cuire à la même température. En outre, elles remplissent la couscoussière de semoule de manioc, en une seule fois, avant la cuisson de l'attiéké et pendant la cuisson elles ne font aucune manipulation jusqu'à la fin de cuisson de l'attiéké, alors qu'à Dabou et Abidjan des manipulations de l'attiéké sont faites au cours de la cuisson. Pour finir les consommateurs se représentent l'attiéké de Grand-Lahou comme étant un type d'attiéké spécifique. Pour eux c'est un attiéké dont les grains sont bien formés, propres et qui se conserve longtemps. En somme, on peut dire que la qualité de l'attiéké est le résultat des facteurs environnementaux, des savoir-faire et des représentations que les consommateurs se font de ce produit. Par ailleurs, lorsqu'on parle d'attiéké, le nom le plus célèbre en Côte d'Ivoire est l'Agbodjama, qui est la source de réputation du peuple Ebrié à Abidjan. Contrairement aux attiékés de Dabou, de Jacqueville et de Grand-Lahou qui sont un mélange de tailles différentes de grain d'attiéké, l'identification de l'Agbodjama est sans grande ambiguïté, car repose sur une caractéristique plus facilement perceptible : la taille homogène des grains (gros grains). L'attiéké de Dabou est le plus usité des attiékés des Lagunes selon une enquête auprès de consommateurs du district d'Abidjan. Cet Attiéké a bénéficié de multiples promotions (chansons, anecdotes, émissions télévisées) au point de le positionner comme l'attiéké de référence chez la moitié de la population interviewée dans le district d'Abidjan. Par ailleurs, l'attiéké de Dabou est suivi de près par l'attiéké des peuples Ebriés ou Attiéké d'Abidjan à cause de la proximité des villages Ebriés
BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 17 du principal marché national (Abidjan) et de la dénomination Agbodjama de leur attiéké. Loin de la bataille des leaders de la notoriété, à savoir l'Attiéké d'origine Dabou ou du type Agbodjama, les attiékés de Jacqueville et de Grand Lahou sont moins connus. Cependant, ils bénéficient juste de retombées de la réputation du peuple des Grands-ponts en matière de production. Aucune lucarne promotionnelle ne leur est offerte, même si les quelques individus les ayant consommés y sont restés attacher. Il ressort de cette analyse que l'attiéké de Dabou et celui d'Abidjan sont les leaders en termes de notoriété et que les challengers de Jacqueville et Grand Lahou nécessitent de grandes publicités afin de se positionner dans les esprits des consommateurs comme des produits de bonne qualité. Climat L'aire géographique de l'étude a un climat de type tropical avec deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses (Figure 2). Le mois de janvier est le plus sec et les précipitations record sont enregistrées en juin. Les précipitations faibles sont de 22 mm,18 mm,16 mm et 20 mm respectivement à Abidjan, Dabou, Jacqueville et Grand-Lahou. Les plus hautes précipitations varient de 485 mm (Grand-Lahou) à 590 mm (Jacqueville). Au niveau de la température, mars est le mois le plus chaud de l'année à Abidjan, Dabou et Jacqueville avec des températures de 27,9 °C, 28,1 °C et 28, 0 °C respectivement. A Grand-Lahou, le mois le plus chaud est février avec une température de 27,8 °C. Août le mois le plus froid. La variation annuelle de la température est de 3,4 °C à Abidjan,de 3,5 °C à Dabou, de 3,2 °C à Jacqueville et Grand-Lahou (Figure 3). Par ailleurs, GrandLahou et Jacqueville bénéficient de l'influence maritime avec la présence de l'océan Atlantique. En effet, le vent du littoral est bénéfique pour le vannage des semoules fraîches de manioc. Conditionnement L'attiéké cuit étant chaud, après un temps de refroidissement et de détachement des grains cuits dans des cuvettes, il est mis dans des emballages plastiques pour la commercialisation. De façon générale, l'Attiéké des Lagunes est conditionné dans du sachet plastique avec des formes caractéristiques des régions d'origines, à savoir la forme ronde, parfois aplatie sur les bords, ou la forme allongée: Attiéké des Lagunes origine Dabou: forme ronde aux bords aplatis ; Attiéké des lagunes origine Abidjan : forme allongée et forme ronde ; Attiéké des lagunes origine Grand-Lahou et Jacqueville : forme ronde. Les formes ci-dessus décrites seront évolutives selon les exigences du marché. Etiquetage L'étiquetage du produit sous IG doit faire apparaître l'identification du produit comme «indication géographique». Dans la présente étude, l'apposition de l'expression géographique Attiéké des Lagunes, trouve ici sa justification par le patrimoine en partage pour les communautés lagunaires, à savoir la Lagune Ebrié, qui a contribué à forger une civilisation commune autour de plusieurs valeurs dont l'une des plus emblématique est l'attiéké. En outre, une dénomination en dessous de Attiéké des Lagunes, indiquant la localité d'origine ou la communauté d'origine (origine Dabou; origine Grand-Lahou; origine Jacqueville; origine Abidjan) sera apposée selon le choix des membres du GRIGP Attiéké des Lagunes. Conservation L'Attiéké des Lagunes ainsi obtenu peut garder ses qualités pendant 14 jours en milieu ambiant, alors que les autres attiékés ont une durée de vie plus courte (1-7 jours). Il reste mou et tendre, et ne présente pas de symptômes de pourrissement (tâches brunes dues aux champignons), pendant la conservation durant ce délai. Conservé dans un réfrigérateur (3 - 4°C), il peut se consommer après environ 1 mois; au congélateur, sa conservation peut aller jusqu'à 6 mois, voire plus. Traçabilité Habituellement, lors de la vente sur les marchés, les attiékés peuvent changer de main de nombreuses fois et/ou être soumis à des manipulations diverses (reconditionnements, réchauffage...), et ces formes de distribution ne s'avèreront pas forcément compatibles avec un cahier des charge d'attiéké tracé et contrôlé. Ainsi, repenser le mode de distribution et de manipulation des attiékés à vocation IG, devrait permettre de mieux recouvrer la valeur ajoutée, mieux définir les marges respectives tout au long de la chaîne de valeur, et servir de base de dialogue interprofesionnel pour arbitrer leurs répartitions entre les types d'acteurs. Dans notre approche, l'organisation de la traçabilité le long de la filière devra être réfléchie et testée à une échelle réelle avec des organisations volontaires de transformatrices et commerçantes d'attiéké, afin de corriger desétapes de déperdition de l'authenticité et de la traçabilité du produit. Plan de contrôle Le plan de contrôle repose sur trois actions : (i) l'autocontrôle, (ii) le contrôle inopiné par le GR-IGP Attiéké des Lagunes ou par des personnes mandatées, (iii) et le contrôle externe. Les défis ici sont d'identifier les critères ou indicateurs commun des variantes de l'Attiéké des Lagunes et les spécificités les caractérisant. Exigences minimales pour le contrôle Exigences minimales pour les matières premières Variétés de manioc Les variétés Yacé, Es-akpl, Ahoussaplin, Tinandjo, Bocou 6, Sans manqué et Tomatikro ou Timoti sont cultivées sans usage de produits phytosanitaires ni d'engrais de nature chimique, avec au moins trois désherbages avant la récolte ; les variétés de manioc doivent être récoltées à maturité et introduites à la transformation à l'état frais (de préférence un jour après récolte) ; les racines de manioc doivent être exemptes de pourriture et de résidus d'écorce une fois épluchées et bien lavées. Ferment Les racines précuites pour le ferment doivent être conservées entre 48 h et 72 h ; le ferment prêt à usage doit être exempt de toute saleté.
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