BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 20 utilise pour cela des cardes qui sont deux plaques de bois garnies de pointes entre lesquelles on étire les fibres, mèche par mèche. Les mèches ainsi démêlées sont amoncelées dans un panier ou montées sur une quenouille (simple tige de Bambou) pour être alors filées. Le filage : il consiste à tordre les fils pour en faire un fil. L'instrument utilisé par la fileuse pour filer s'appelle "fuseau". Le fuseau est une fine baguette de bois lisse, de 30 à 50 cm de long, munie d'une toupie conique en terre cuite. La fileuse assise, tient la quenouille ou la touffe de coton de la main droite, elle étire peu à peu les fibres en les maintenant entre le pouce et l'index et fait tourner le fuseau comme une toupie dans une corbeille posée près d'elle. Lorsque le fuseau ralentit et s'arrête, le fil tordu est alors enroulé sur la tige où il est reparti de façon équilibrée. Les Baoulés constituent un peuple de Côte d'Ivoire, vivant essentiellement au centre du pays. Ils représentent environ 23 % de la population du pays, soit la première ethnie du pays devant les Bétés et les Senoufos. Les Baoulés font partie du groupe Akan, et sont originaires du Ghana voisin, assez proche des Ashantis par leurs coutumes. Ce sont d'habiles tisserands et auteurs du pagne traditionnel Kinté ou kita. Les baoulés se sont installés en Côte d'Ivoire au XVIIIe siècle, guidés par la reine Abia Pokou. Le nom Baoulé vient de "ba ou li" ( qui signifie l'enfant est mort), suite au sacrifice, par la reine Pokou, de l'un de ses fils afin de passer le fleuve« Comoé », alors qu'elle menait la fuite de son peuple pourchassé du Ghana. Les Baoulé se sont établis entre les fleuves Bandama et Comoé et représentent divers peuplements : les Akouè dans la région de Yamoussoukro, Les Yahourés dans la région de Bouaflé, entre Yamoussoukroet Bouaflé, les Sah dans la sous-préfecture de N'Djébonouan, avec une communauté dans la sous préfecture de Toumodi, les Agba dans les départements de Dimbokro, de Bocanda, de Daoukro et dans les Sous- préfectures de Kouassi-Kouassikro, les Gbloh dans les sous-préfectures de Diabo et de Languibonou, Les Ouéllé dans la sous-préfecture de Ouéllé, et d'Ettrokro, les Ahitoudans les départements de Tiébissou, Toumodi (Abli, Lomo Nord, Gbofia...), Dimbokro (Ahodji ou Abigui, Ediakro, Komienkouassikro, Ngangro, Angouakoukro, Lomo Bonianokro, Anokro, Dogba, Assekro, Asselokro) et quelques villages dans la Sous Prefecture de Didievi, les Kôdè dans les sous-préfecturesde Ando-Kékrénou, Béoumi et Kondrobo dans le département de Béoumi, les Nanafouè dans les sous-préfectures de Yamoussoukro, d'Attiégouakro et de Tiébissou et deux villages dans la Sous prefecture de Dimbokro (Adahou, Trianikro), les Satiklan dans le Département de Botro, les Gôly dans la sous-préfecture de Bodokro, les Oualébo dans le département de Sakassou et de Toumodi (Oualèbo Sud), les Ahaly dans la sous-préfecture de Brobo, les Sonda dans le département de M'bahiakro, les Fâly au nord de Bouaké, les Dô'n occupant l'intersection des Sous-préfectures de Bouaké, Sakassou et de Languibonou ; les Souhamlin dans la sous-préfecture de Taabo, les N'gban dans les sous-préfectures de Tie Ndiékro, Kpouèbo et Taabo ainsi que dans le département de Toumodi, les N'zikpli dans le département de Didiévi et une communauté dans la sous-préfecture de Toumodi, les Ayahou dans les départements de Sakassou, de Bouaflé et de Tiébissou (village de Do Sakassou), les Fahafouè dans la commune et sous-préfecture de Bouaké et quatre villages dans la Sous- Préfecture de Dimbokro (Pokoukro, Assrekoffikro, Tahikro, Fahafoueattikro), les Anôh dans la sous-préfecture de Prikro, Les Elomoué dans le Département de Tiassalé. Les Nannanfouëts et les Akouès constituent les peuples d'origine du tissage du pagne baoulé. Les Baoulés sont d'habiles sculpteurs, tisserands, orfèvres : Les bijoux, les objets décorés en or de toute sorte ont existé et existent chez les Baoulé qui vouent une admirationet "un culte" à l'or qui est symbole d'héritage, d'opulence, de pouvoir. • Les pagnes Baoulé "wawlé Tanni" sont très prisés pour leur qualité et leurs motifs éclatants. Les Baoulé des régions de Yamoussoukro et de Tiébissou en sont les meilleurs producteurs. L'histoire du wawlé Tani (pagne baoulé) date du XVlllème siècle et l'apprentissage aurait été fait par le peuple Baoulé auprès des peuples Goura et Malinké voisins. En effet, les peuples nomades arabo-berbères auraient transmis la technique de tissage aux peuples de l'ex-Haute Volta et aux malinkés du nord de la Côte d'Ivoire. Cette connaissance a migré ensuite vers les peuples Gouras (voisins des Baoulés), Bron de Bondoukou et Dan (à l'ouest de la Côte d'Ivoire). Le peuple baoulé étant un peuple très hospitalier, il a constamment accueilli et hébergé divers peuples dont les malinkés qui ont certainement transmis ce savoir aux baoulés. L'acquisition de ce savoir a surtout été faite par contact avec le peuple Goura, en témoigne les noms Gouras donnés aux premiers pagnes baoulés. Il n'est pas à négliger, l'origine ghanéenne des baoulés qui peut expliquer également cette transmission de savoir-faire, le peuple Ashanti du Ghana ayant une renommée dans la confection du pagne traditionnel appelé "kita". Les noms historiques du pagne sont ci-dessous présentés : Ayéka Yéya, kloila ma, M'ma metio unwowa, Arami diafa, Golikplo, Adjale doh, Atra owa dje Fonctions du pagne baoulé et notoriété Le pagne tissé baoulé a plusieurs fonctions dans la société. Ce sont : L'habillement ordinaire : le pagne tissé baoulé est, avant tout, utilisé pour la parure, l'habillement, le travail, les cérémonies et la danse. Hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, tous utilisent le pagne baoulé pour s'habiller, soit tel que tissé et teint pour s'envelopper le corps, soit cousu comme chemise, pantalon, caleçon, camisole, etc.Aujourd'hui, on utilise largement le pagne baoulé dans les coupes et coutures de la couture moderne pour faire divers habits pour hommes femmes ou enfants ou pour décorer des habits faits en tissus
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