Bulletin Officiel de la Propriété Industrielle (BOPI) des Indications Géographiques

BOPI 01IG/2023 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 21 industriels. Les costumes : le pagne baoulé est utilisé pour la confection de tenues vestimentaires de chefferie traditionnelle baoulé. Des costumes d'artistes et de masques de la région sont réalisés en pagne tissé baoulé. Il en est de même pour divers accessoires d'habillement comme les pans, les coiffures, les ceintures et autres. Les couvertures : les pagnes tissés les plus épais servent, soit de drap ou de châle. Présents et gages : les cérémonies de fiançailles, de mariage et de funérailles sont l'occasion de dons ou de gages qui font intervenir le pagne baoulé comme présent de qualité, révélant le degré de richesse et l'échelle sociale des donateurs ou des demandeurs. Le pagne baoulé est donné également comme gage pour garantir des prêts numéraires et autres. Un trésor familial : le nombre et la qualité des pagnes tissés baoulés dans le trésor familial est compté pour la valeur de ce trésor. Décoration : pour sa beauté, le pagne baoulé est utilisé pour décorer les lieux et espaces abritant diverses cérémonies comme les anniversaires, les baptêmes, les mariages, autres fêtes de réjouissance, les funérailles, etc. Lien a l'origine géographique Aspect général du pagne Les Baoulés pratiquaient la culture du cotonnier depuis très longtemps pour leurs besoins artisanaux. Le fil de coton est tissé en bandes étroites sur un métier manuel fait maison par le tisserand. Les bandes ainsi obtenues sont assemblées pour former un pagne de coton. L'art du tissage Baoulé est un héritage culturel qui se transmet de génération en génération. Le pagne se tissait tout le temps et pendant toute l'année. Toutefois, le vendredi représentait le jour de préparation du matériel de travail et de la matière première : on ne tissait pas ce jour. Le pagne est une habitude culturelle et vestimentaire du peuple Baoulé. Les techniques de travail sont liées à des pratiques ancestrales. Les motifs variés et riches sont inspirés de la faune, des masques, des figures géométriques et des frises propres au peuple et à la tradition Baoulé (Chaises royales, Kètèklè, ...). Les formes géométriques utilisées sur les produits sont tirées de la culture Baoulé. La teinture utilisée est naturelle "le galé" obtenue de la végétation locale, il s'agit de lndigofera tinctora de la famille des légumineuses papilionacées. Le matériel de production, fait par les producteurs selon les procédées ancestrales. La texture du tissu est très fine et résistante contrairement aux autres pagnes traditionnels. La transmission du métier de tisserand se fait de père en fils et de génération en génération au sein des mêmes tribus tisserands. La transmission se fait également par apprentissage auprès de maîtres tisserands baoulés pétris d'expériences et de talents. Le métier à tisser Le métier à tisser traditionnel est constitué de deux parties essentielles : une partie fixe ou bâtie et une partie mobile. Le bâti est une sorte de petit hangar qui sert d'abri pour le tisserand et de support pour la partie mobile. La partie mobile est le véritable instrument de tissage. Il comprend les lisses (cordelettes tendues entre deux baguettes de bois), la poulie, les pédales, le peigne, la navette et la poitrinière (tige de bois située au niveau de la poitrine du tisserand sur laquelle est roulée la bande tissée à mesure qu'elle progresse). Les accessoires du métier à tisser ont des désignations entières en Baoulé. Ainsi, on emploi : Klet - Klet : pour désigner le peigne ; Kloklo : pour la navette ; lolama : pour les canettes Spécificité du produit Le pagne Baoulé se distingue des autres pagnes traditionnels par les caractéristiques suivantes : Motifs : très variés et généralement tirés des frises. Leur nombre évolue très rapidement avec les nouvelles créations. Les Motifs supplémentaires pour donner un éclat au pagne. Tous les motifs exploités sont consignés dans un catalogue. Bordures : pendantes et non tissées ou lisière frangée ou N'djolèh, kotokpin : Tissage de limite des bords, Fond des pagnes : blanc et autres ; - Teinture: naturelle tirée de l'indigo le pagne ne dégorge pas ; - Mailles de tissage : bien serrées. - Réputation et lien causal - Le pagne Baoulé est bien connu des populations de la Côte d'Ivoire et de la sous-région comme un pagne d'une éclatante beauté, recherché pour les grandes cérémonies et pour orner de nombreux accessoires. - Le caractère vivant des motifs de certains pagnes est le signe d'un prestige et/ou d'une opulence, ou encore d'une noblesse. Tous les autres peuples de Côte d'Ivoire s'accordent à reconnaitre la particularité du pagne Baoulé en termes de beauté de ses motifs, au point qu'il est beaucoup prisé pour la décoration. - Références concernant les contrôles mis en place - Enregistrement des producteurs - Tous les producteurs doivent se faire enregistrer comme membres du groupement représentatif de l'IGP Pagne Baoulé. La production des membres ou adhérents doit être certifiée sur la base du présent cahier des charges. Chaque producteur doit indiquer son site de production et son mode de tissage. Le groupement vérifie la conformité des informations par rapport aux exigences de l'indication Géographique, c'est-à-dire : - l'appartenance à l'aire géographique ; - la conformité des motifs avec le catalogue ; - le mode de tissage. Chaque producteur doit signer un engagement à respecter le cahier des charges et à accepter les inspections régulières et aléatoires. - Suite à l'engagement du producteur, le groupement représentatif de l'IGP Pagne Baoulé s'engage à remettre au membre, une copie de son engagement, des statuts de l'association, du cahier des charges et du plan de contrôle.

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