Bulletin Officiel de la Propriété Industrielle (BOPI) des Indications Géographiques

www.oapi.int Indications Géographiques PUBLICATION N° 01 IG / 2024 du 19 Juillet 2024 Bulletin Officiel (BOPI) de la Propriété Industrielle

GENERALITES BOPI 01IG/2024 2 SOMMAIRE TITRES PAGE S PARTIE I : GENERALITES 3 Extrait de la norme ST3 de l’OMPI utilisée pour la représentation des pays et organisations internationales 4 Codes utilisés en matière des Indications Géographiques 7 Clarification du Règlement relatif à l’Extension des Droits suite à une nouvelle Adhésion à l’Accord de Bangui 8 Adresses utiles 9 PARTIE II 10 Demande d’enregistrement d’Indication Géographique selon l’Accord de Bangui, Acte de 2015 11 PARTIE III 18 Enregistrement d’une Indication Géographique selon l’Accord de Bangui, Acte de 1999 18 PARTIE IV 19 Enregistrement d’une Indication Géographique selon l’Accord de Bangui, Acte de 2015 19 PARTIE V 20 Modification de la Demande d’enregistrement d’une Indication Géographique 20 PARTIE VI 21 Inscription au Registre Spécial des Indications Géographiques 21 PARTIE VII 22 Extension des Droits 22 PARTIE VIII 23 Radiation d’une Indication Géographique 23 PARTIE IX 24 Erratum d’une Indication Géographique 24

GENERALITES BOPI 01IG/2024 3 PARTIE I GENERALITES

GENERALITES BOPI 01IG/2024 4 Extrait de la norme ST.3 de l’OMPI Code normalisé à deux lettres recommandé pour la représentation des pays ainsi que d’autres entités et des organisations internationales délivrant ou enregistrant des titres de propriété industrielle. Afghanistan AF Afrique du Sud ZA Albanie AL Algérie DZ Allemagne DE Andorre AD Angola AO Anguilla AI Antigua-et-Barbuda AG Antilles Néerlandaises AN Arabie Saoudite SA Argentine AR Arménie AM Aruba AW Australie AU Autriche AT Azerbaïdjan AZ Bahamas BS Bahreïn BH Bangladesh BD Barbade BB Bélarus BY Belgique BE Belize BZ Bénin* BJ Bermudes BM Bhoutan BT Bolivie BO Bonaire, Saint-Eustache et Saba BQ Bosnie-Herzégovine BA Botswana BW Bouvet,Île BV Brésil BR Brunéi Darussalam BN Bulgarie BG Burkina Faso* BF Burundi BI Caïmanes, Îles KY Cambodge KH Cameroun* CM Canada CA Cap-Vert CV Centrafricaine, République* CF Cook,Îles CK Corée(République de Corée) KR Corée (Rép. Populaire de Corée) KP Costa Rica CR Côte d’Ivoire* CI Croatie HR Cuba CU Danemark DK Djibouti DJ Dominicaine, République DO Dominique DM Egypte EG El Salvador SV Emirats Arabes Unis AE Equateur EC Erythrée ER Espagne ES Estonie EE Etats-Unis d’Amérique US Ethiopie ET Ex Rep. Yougoslavie de Macedoine MK Falkland, Îles (Malvinas) FK Fédération de Russie RU Fidji FJ Féroé, Îles FO Finlande FI France FR Gabon* GA Gambie GM Géorgie GE Géorgie du Sud et les Îles Sandwich du Sud GS Ghana GH Gibraltar GI Grèce GR Grenade GD Groenland GL Guatemala GT Guernesey GG Guinée* GN Guinée-Bissau* GW GuinéeEquatoriale* GQ Guyana GY Haïti HT

GENERALITES BOPI 01IG/2024 5 Chili CL Chine CN Chypre CY Colombie CO Comores* KM Congo* CG Congo(Rép.Démocratique) CD Iran (République Islamique d’) IR Iraq IQ Irlande IE Islande IS Israël IL Italie IT Jamaïque JM Japon JP Jersey JE Jordanie JO Kazakhstan KZ Kenya KE Kirghizistan KG Kiribati KI Koweït KW Laos LA Lesotho LS Lettonie LV Liban LB Libéria LR Libye LY Liechtenstein LI Lituanie LT Luxembourg LU Macao MO Macédoine MK Madagascar MG Malaisie MY Malawi MW Maldives MV Mali* ML Malte MT Mariannes du Nord,Îles MP Maroc MA Maurice MU Mauritanie* MR Mexique MX Moldova MD Monaco MC Honduras HN Hong Kong HK Hongrie HU Île de Man IM Îles Vierges (Britanniques) VG Inde IN Indonésie ID Norvège NO Nouvelle-Zélande NZ Oman OM Ouganda UG Ouzbékistan UZ Pakistan PK Palaos PW Panama PA Papouasie-Nouvelle-Guinée PG Paraguay PY Pays-Bas NL Pérou PE Philippines PH Pologne PL Portugal PT Qatar QA Région admin. Spéciale de Hong Kong (Rep. Populaire de Chine) HK Roumanie RO Royaume Uni (Grande Bretagne) GB Rwanda RW Sahara Occidental EH Sainte-Hélène SH Saint-Kitts-et-Nevis KN Sainte-Lucie LC Saint-Marin SM Saint-Marin (Partie Néerlandaise) SX Saint-Siège (Vatican) VA Saint-Vincent-et-les Grenadines (a,b) VC Salomon, Îles SB Samoa WS SaoTomé-et-Principe ST Sénégal* SN Serbie RS Seychelles SC Sierra Leone SL Singapour SG Slovaquie SK Slovénie SI Somalie SO

GENERALITES BOPI 01IG/2024 6 ORGANISATIONS INTERNATIONALES DELIVRANT OU ENREGISTRANT DES TITRES DE PROPRIETE INDUSTRIELLE Bureau Benelux des marques et des dessins et modèles industriels BX Office Communautaire des Variétés Végétales (Communauté Européenne) (OCVV) QZ Office de l'Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle (EUIPO) (Marques, dessins et modèles) EM Office des Brevets du conseil de Coopération des Etats du Golfe (CCG) GC Office Européen des Brevets (OEB) EP Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) WO Bureau International de l'OMPI IB Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) OA Organisation Eurasienne des Brevets (OEAB) EA Organisation Régionale Africaine de la Propriété Industrielle (ARIPO) AP *Etats membres de l’OAPI Mongolie MN Monténégro ME Montserrat MS Mozambique MZ Myanmar (Birmanie) MM Namibie NA Nauru NR Népal NP Nicaragua NI Niger* NE Nigéria NG Thaïlande TH Timor Oriental TP Togo* TG Tonga TO Trinité-et-Tobago TT Tunisie TN Turkménistan TM Turks et Caïques,Îles TC Turquie TR Tuvalu TV Soudan SD Sri Lanka LK Suède SE Suisse CH Suriname SR Swaziland SZ Syrie SY Tadjikistan TJ Taïwan, Province de Chine TW Tanzanie (Rép.-Unie) TZ Tchad* TD Tchèque, République CZ Ukraine UA Uruguay UY Vanuata VU Venezuela VE Viet Nam VN Yémen YE Yougoslavie YU Zambie ZM Zimbabwe ZW

GENERALITES BOPI 01IG/2024 7 CODES UTILISES EN MATIERE D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES (1) Numéro d’enregistrement. (2) Numéro de dépôt. (3) Date de dépôt. (4) Produit(s) au(x) quel(s) s’applique l’indication géographique. (5) Indication Géographique. (6) Espace géographique (7) Nom(s) et adresse(s) du ou des déposant(s) ou titulaire(s) de l’indication géographique.

GENERALITES BOPI 01IG/2024 8 CLARIFICATION DU REGLEMENT RELATIF A L’EXTENSION DES DROITS SUITE A UNE NOUVELLE ADHESION A L’ACCORD DE BANGUI RESOLUTIONN°47/32 LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ORGANISATION AFRICAINE DE LAPROPRIETE INTELLECTUELLE Vu L’accord portant révision de l’accord de Bangui du 02 Mars 1977 instituant une Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle et ses annexes ; Vu Les dispositions des articles 18 et 19 dudit Accord relatives Aux attributions et pouvoirs du Conseil d’Administration ; ADOPTE la clarification du règlement du 04 décembre 1988relatif à l’extension des droits suite à une nouvelle adhésion à l’Accord de Bangui ci-après : Article 1er : Le Règlement du 04 décembre 1988 relatif à l’extension des droits suite à une nouvelle adhésion à l’Accord de Bangui est réaménagé ainsi qu’il suit : «Article 5 (nouveau) : Les titulaires des titres en vigueur à l’Organisation avant la production des effets de l’adhésion d’un Etat à l’accord de Bangui ou ceux dont la demande a été déposée avant cette date et qui voudront étendre la protection dans ces Etats doivent formuler une demande d’extension à cet effet auprès de l’Organisation suivant les modalités fixées aux articles 6 à 18 ci-dessous. Le renouvellement de la protection des titres qui n’ont pas fait l’objet d’extension avant l’échéance dudit renouvellement entraine une extension automatique des effets de la protection à l’ensemble du territoire OAPI». Le reste sans changement. Article 2 : La présente clarification, qui entre en vigueur à compter du 1 er janvier 2008, s’applique aussi aux demandes d’extension en instance et sera publiée au Bulletin Officiel de l’Organisation. Fait à Bangui le 17 décembre 2007

Siège social Place de la Préfecture B.P. 887 Yaoundé - Cameroun Tél.: (237) 222 20 57 00 Site web : www.oapi.int / Email : oapi@oapi.int ADRESSES DES STRUCTURES NATIONALES DE LIAISON AVEC L’OAPI (SNL) BENIN - Cotonou Agence Nationale de la Propriété Industrielle (ANAPI) 01 B.P. 363 Cotonou 01 Tel.: (229) 21 31 02 40 Fax.: (229) 21 30 30 24 (Ministère de l’Industrie, du Commerce et des PME) BURKINA FASO - Ouagadougou Centre National de la Propriété Industrielle (CNPI) 04 B.P. 382 Ouagadougou 04 Tel. : (226) 50 30 09 41/25 31 03 11 Fax.: (226) 50 33 05 63 (Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat) CAMEROUN - Yaoundé Direction du Développement Technologique et de la Propriété Industrielle B.P.: 1652 Yaoundé Tel.: (237) 222 20 37 78 Fax.: (237) 222 20 37 38 (Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique) CENTRAFRIQUE - Bangui Direction de la Propriété Industrielle Avenue B. BOGANDA B.P. : 1988 Bangui Tel. : (236) 21 61 17 44 Fax.: (236) 21 61 76 53 (Ministère du Commerce et de l’Industrie) COMORES - Moroni Office comorien de la propriété intellectuelle B.P. 41 Moroni Tél : (269) 33 10 703 Fax : (269) 775 00 03/33 35 360 (Ministère de la production, de l’environnement, de l’énergie, de l’industrie et de l’artisanat) CONGO - Brazzaville Direction de l’antenne Nationale de la Propriété Industrielle (DANPI) B.P. 72 Brazzaville Tel (242) 581 56 57/581 54 80 Fax : (242) 22 81 32 12 (Ministère du Développement Industriel et de la Promotion du Secteur Privé) COTE D’IVOIRE - Abidjan Office Ivoirien de la Propriété Industrielle (OIPI) 01 B.P. 2337 Abidjan Tel. : (225) 22 41 16 65 Fax: (225) 22 41 11 81 (Ministère de l’Industrie) GABON - Libreville Office Gabonais de la Propriété Industrielle (OGAPI) B.P. 1025 Libreville Tel. : (241) 01 74 59 24/04 13 71 88 Fax. : (241) 01 76 30 55 (Ministère de l’Industrie et des Mines) GUINEE - Conakry Service National de la Propriété Industrielle et de l’Innovation Technologique 01 B.P. 363 Cotonou - BENIN Tel.: (229) 21 31 02 15/21 32 11 51/21 31 46 08 Fax : (229) 21 31 46 08 (Ministère de l’Industrie, du Commerce et des PME) GUINEE BISSAU - Bissau Direction Générale de la Propriété Industrielle B.P. 269 Bissau Tél : (245) 322 22 75 Fax : (245) 322 34 64 15 (Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Produits locaux) GUINEE EQUATORIALE - Malabo Direction Générale de la Propriété Intellectuelle B.P. 528 Malabo Tel. : (240) 333 09 15 39 Fax : (240) 333 09 33 13/222 24 43 89 (Consejo de Investigacones Cientificas y Tecnologicas-CICTE) MALI - Bamako Centre Malien de Promotion de la Propriété Industrielle (CEMAPI) B.P. 1541 Bamako Tel. : (223) 20 28 90 91 Fax: (223) 20 29 90 91 (Ministère du Commerce et de l’Industrie) MAURITANIE - Nouakchott Direction du développement Industriel B.P. 387 Nouakchott Tel. : (222) 22 31 21 48/42 43 42 91 Fax: (222) 525 72 66 (Ministère du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme) NIGER - Niamey Agence Nationale de la Propriété Industrielle et de la Promotion de l’Innovation (ANA2PI) B.P. 11700 Niamey Tel. : (227) 20 75 20 53 Fax. : (227) 20 73 21 50 (Ministère des Mines et du Développement Industriel) Sécuriser les investissements étrangers est notre affaire. Développer l‛Afrique par la propriété intellectuelle est notre vision SENEGAL - Dakar Agence Sénégalaise pour la Propriété Industrielle et l’Innovation Technologique (ASPIT) B.P. 4037 Dakar Tel. : (221) 33 869 47 70/77 341 79 09 Fax: (221) 33 827 36 14 (Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat) TCHAD - N’djamena TOGO - Lomé

BOPI 01IG/2024 INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 10 PARTIE II DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 11 (2) 6202300005 (3) 26/01/2024 (4) Le nom du produit auquel s’applique la demande est « Gari Sohoui de Savalou ». C’est un produit dérivé du manioc: semoule sèche (cuite) de manioc. Description du produit Caractéristiques physiques : Le gari est un produit transformé à partir du manioc (Manihot esculenta Crantz). Le gari de table, que l'on désigne sous les noms gari sohoui, assohoui, ahaoyé, sohèdji..., est généralement moins fermenté, et la phase de cuisson est prolongée jusqu'à dessiccation quasi complète, sans séchage au soleil ultérieur. Caractéristiques chimiques Le gari sohoui est donc un gari de table. Ses caractéristiques physico-chimiques et ses attributs sensoriels ont été analysés dans de nombreuses études, synthétisées par le Professeur Akissoé et al. (2022) 1. Cette synthèse révèle une forte hétérogénéité des garis sohoui, qui ne se distinguent toujours pas des autres garis en ce qui concerne leurs teneurs en eau ou en fibres, ou encore en termes de pH, d'acidité titrable ou d'acidité lactique. On note cependant une teneur en cyanures bien plus faible que celle des autres garis analysés, ainsi qu'une moindre granulométrie et un fort degré de gélatinisation (qui pourrait induire une bonne digestibilité de l'amidon). Ces caractéristiques physico-chimiques sont le principal élément distinctif des garis sohoui dans leur ensemble, car les analyses sensorielles réalisées montrent également une certaine hétérogénéité au niveau de la couleur ou du goût. Caractéristiques organoleptiques Le gari sohoui de Savalou se présente sous la forme d'une semoule croustillante, légèrement acide, granulaire et de couleur blanc crème à jaune. Méthode d'obtention Le gari sohoui de Savalou est obtenu après plusieurs étapes successives : épluchage, lavage, râpage, pressage / fermentation, émottage / tamisage et cuisson / torréfaction / séchage. Le traitement thermique lors de la cuisson entraîne la gélatinisation partielle de l'amidon et la déshydratation des grains de gari. La production de gari sohoui de Savalou doit respecter les nonnes sanitaires en vigueur sur le gari, à savoir la norme NB 03.06.004 et la norme CXS 151-1989 du Codex Alimentarius. Toutes les variétés de manioc sont autorisées. Il n'y a pas d'aire géographique imposée pour la culture du manioc. La transformation doit débuter au plus tard 48h après la récolte du manioc, afin de garantir la fraicheur de la racine. L'épluchage se fait obligatoirement manuellement, à l'aide d'un couteau. L'épluchage mécanique au sein de tambours rotatifs est interdit, car il ne garantit pas complètement l'absence d'écorce sur le manioc épluché. Le manioc épluché doit faire l'objet de trois lavages : deux lavages avec une éponge, puis un rinçage. Ces trois lavages doivent être faits avec de l'eau potable obligatoirement : eau de forage, eau de citerne ou eau SONEB. Toutes les autres eaux sont interdites. Le râpage peut être réalisé manuellement avec une râpe métallique ou mécaniquement avec une râpeuse motorisée. La râpure de manioc doit ensuite être mise dans un sac en polypropylène propre. Le pressage se fait nécessairement tout d'abord manuellement, en torsadant le sac avec un bâton. Puis le pressage est poursuivi en entreposant le sac contenant la râpure sous des pierres ou en utilisant une presse mécanique à vis verticale. La fermentation qui se produit au cours de ce pressage ou ensuite doit avoir une durée de 12h maximum. La râpure partiellement déshydratée et fermentée est ensuite sortie du sac et concassée et émottée à l'aide d'un tamis. Tous les tamis en fibres végétales locales sont autorisés. La cuisson est faite dans une poêle en terre cuite ou en aluminium. Tous les bois de feu sont autorisés. La cuisson est prolongée jusqu'à ce que le gari soit suffisamment sec. Cela est apprécié par l'artisane au vu de la couleur du gari et du bruit qu'il fait lorsqu'elle le remue dans la poêle. Un tamisage final doit être réalisé avec un tamis métallique obligatoirement. La maille doit correspondre au calibre « moyen » du Centre béninois de normalisation, garantissant que 100% des grains ont un diamètre inférieur à 2 mm. Le gari doit être mis dans un sac de jute doublé à l'intérieur d'un sac plastique alimentaire en polyéthylène propre pour être transporté jusqu'au centre de contrôle et de conditionnement du GDIGGaSS. Le gari est enfin contrôlé et emballé dans des sachets conformes aux normes alimentaires. Les sachets sont scellés et étiquetés par une personne accréditée par le GDIGGaSS. Le lien avec l’origine géographique Le lien avec l'aire géographique repose sur la spécificité du Gari Sohoui de Savalou transformé dans l'aire géographique délimitée (comparés à des garis sohoui d'autres origines), conférée par les facteurs naturels et humains caractéristiques de la commune de Savalou et du bassin de production de manioc privilégié par les artisanes, et démontrée par des analyses physico chimiques et sensorielles. Ce lien entre le produit considéré et son origine géographique est également démontré par la réputation acquise par le Gari Sohoui de Savalou, comme l'a montré une enquête réalisée auprès de consommateurs béninois. Spécificité de l'aire géographique Facteurs naturels La commune de Savalou, ainsi que les communes environnantes qui constituent le bassin d'approvisionnement privilégié des artisanes forment un écosystème spécifique favorable à la culture du manioc. Elles jouissent

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 12 d'un climat de transition, avec une température moyenne mensuelle variant entre 25 et 30°C et une pluviométrie annuelle moyenne comprise entre 680 et 1496 mm d'eau au cours de la période I 970-2020. La période de mai à juillet concentre les plus fortes valeurs de la pluviométrie dans la zone. Le nombre de jours de pluie a varié de 66 à 125 sur la période considérée. En ce qui concerne l'hygrométrie, sur la période allant de 1993 à 2020, elle a varié de 66,96% à 74,76%. Les sols les plus répandus sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroit des étendues de concrétion avec une bonne capacité de rétention d'eau. La teneur en matière organique est bonne avec une capacité d'échange cationique (CEC) allant de 6,2 cmol/kg à 9,9 cmol/kg. Ces sols dont le niveau de dégradation est encore acceptable sont dans l'ensemble propices pour la culture du manioc. Cette culture du manioc contribue alors en retour fortement à la restauration de la fertilité des ois au regard de la masse importante de feuille qu'il laisse tomber ainsi que l'environnement favorable qu'il crée pour le développement des activités microbiennes pendant son cycle végétatif et facilitant ainsi une bonne décomposition de la matière organique du sol. Facteurs humains La culture du manioc et sa transformation en gari sont ancrées dans l'histoire de la commune de Savalou. Le manioc, dont l'origine se situe en Amérique Latine, a été introduit en Afrique de l'Ouest par les Portugais à partir du XVIème siècle, au sein des comptoirs commerciaux et des colonies qu'ils occupaient sur les côtes africaines et les îles voisines. Puis le manioc a été diffusé vers l'intérieur. de terres en l'espace de 200 à 300 ans (Carter et al., 1994)3. Les sources historiques situent l'introduction du manioc dans la région de Savalou durant la seconde moitié du XIXème, en provenance de l'est du Togo ou de Ouidah. Dans un premier temps, le manioc semble avoir été simplement bouilli. L'origine du gari de Savalou est assez datée. La légende veut que Gbaguidi Zoundegla, roi de Savalou, qui régna de 1878 à 1901, ait eu l'occasion de manger du gari lors d'un voyage dans la localité d'Agoué (ville côtière transfrontalière entre le Togo et le Bénin). Ayant apprécié ce produit, il demanda une fois revenu chez lui à sa demisœur, Vivenissoh Zoundegla, d'aller apprendre à faire ce produit. Celle-ci était commerçante de pagne et faisait fréquemment le voyage entre Savalou et Agoué. Elle observa et pratiqua le procédé de transformation à Agoué jusqu'à ce qu'elle le maitrise parfaitement et retourna chez elle pour commencer à produire du gari, avec des apprentis. Les Savaloises voulurent rapidement distinguer leur produit du gari que l'on trouvait aux alentours. Grâce à la présence de pierres lourdes et de bois denses en abondance sur leur territoire, elles ont pu réaliser un meilleur pressage (à une époque où les presses mécaniques n'existaient pas) et une meilleure cuisson (la cuisson d'une pâte trop humide favorisant l'apparition de grumeaux). Cette cuisson a été complète, le gari n'est plus exposé au soleil par la suite. Ce faisant les artisanes obtinrent un produit plus sec. Le tamisage a également été plus soigné, afin de ne garder que des grains assez fins. La production de gari de Savalou connut un véritable essor quelques décennies plus tard, sous le règne du roi Bahinnou (ou Bassonou suivant les sources), qui eut lieu de 1928 à 1937, soit durant la colonisation française. Associé pour cela à l'administrateur du Cercle de Savalou de 1933 à 1935, M. Jacotot, le roi Bahinnou vit le gari comme une opportunité dans le contexte de famine qui sévissait et chercha à le promouvoir. Il ordonna à la princesse Vivenissoh Zoundcgla (qui était toujours vivante) d'installer son atelier de production de gari dans un espace public, pour que tout le monde puisse voir le procédé de transformation. De plus, il sélectionna tous les trois mois dix femmes (deux femmes par ménage), que Vivenissoh devait spécifiquement former (Fournier, 2002)4. Le gari devint alors rapidement un produit emblématique de Savalou. Par la suite, la production de gari s'est peu à peu étendue sur toute la partie Sud du Bénin. La réputation du gari de Savalou est telle que de nombreux projets de développement ont cherché à diffuser le savoir-faire Savalois, en demandant à des artisanes de Savalou d'aller former des femmes dans d'autres régions ou en permettant à des artisanes de venir se former à Savalou. Toutefois, la spécificité du gari sohoui de Savalou demeure et la réputation perdure, comme l'ont montré différentes études. La production de gari sohoui de Savalou est vendue sur l'ensemble du marché sous-régional et est aussi largement consommée par les Savalois. Ces derniers le consomment délayé le plus souvent avec des baguettes d'arachides (ou kluiklui, une autre spécialité locale), du sucre, du lait, des arachides grillées, etc. Le gari sohoui de Savalou accompagne le haricot bouilli, le voandzou, le riz, etc. Toute la population de Savalou consomme du gari à l'exception des adeptes du Fà qui ont l'interdiction de consommer le manioc et certains de ses produits dérivés. Spécificité du produit La combinaison des facteurs naturels et des facteurs humains vus précédemment confère une spécificité au gari sohoui de Savalou. Une analyse des caractéristiques physico-chimiques et sensorielles du gari sohoui de Savalou, en comparaison avec des garis sohoui d'autres origines a été réalisée par le Professeur N. Akissoé et al. (2022)6. Deux garis sohoui de la commune de Savalou ont été comparés à un gari sohoui provenant d'Ikpinlè (département au Plateau) et à un autre provenant de Lokossa (département du Mono). Sur le plan physico-chimique, on note que les garis sohoui de Savalou ont une teneur en matière sèche supérieure à celle des autres garis sohoui, des grains plus gros et sont moins blancs. Ces caractéristiques physico-chimiques, conférant notamment une plus grande croustillance aux garis sohoui de Savalou, associées à un goût jugé plus doux et une texture jugée plus sèche, distinguent réellement le gari sohoui de Savalou des autres garis sohoui. En

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 13 effet, un jury de 45 dégustateurs sélectionnés dans la commune de Savalou (et composées en quasi-totalité de femmes transformatrices de gari, « expertes » de leur produit) a, lors d'un test réalisé en aveugle, très nettement distingué les garis sohoui de Savalou, qui ont été jugés similaires entre eux et différents des garis sohoui des autres provenances. Interrogés sur leurs préférences, ces dégustateurs ont tous classé les garis sohoui de Savalou dans les deux premières places. Le gari sohoui de Savalou, plus sec, plus doux, moins blanc et moins fins, se distingue donc bien des autres garis sohoui. Lien causal Produit dans un terroir spécifique, le Gari Sohoui de Savalou a ainsi une typicité démontrée et reconnue par les consommateurs béninois. Une spécificité liée à un terroir La spécificité du gari sohoui de Savalou provient du savoirfaire des artisanes savaloises qui, depuis plus d'un siècle, maintiennent un très haut niveau d'exigence pour la production de cet emblème local. Si le savoir-faire a été diffusé a de multiples occasions, les analyses réalisées montrent que certains secrets ont été conservés. L’origine géographique ou la variété du manioc ne sont pas des facteurs déterminants. Les artisanes transformatrices de gari sohoui de Savalou savent identifier et sélectionner les racines de manioc donnant la qualité de gari recherchée. Toutefois, la majorité du manioc utilisé provient de la commune de Savalou, dans les communes aux alentours ou dans toute autre zone du pays, en respectant le délai imposé de 48h maximum entre la récolte et la transformation. 7.3.2. Réputation Les consommateurs béninois connaissent Savalou comme une origine de gari sohoui et la citent comme origine préférée pour bon nombre d'entre eux. Cela a été montré par une enquête réalisée en 2018 et en 2022 auprès de consommateurs béninois (84 consommateurs interrogés en 2018 et 180 en 2022). Ces consommateurs ont été interrogés sur des marchés de Cotonou et de villes environnantes. Lorsque l'on a demandé en 2018 à ces consommateurs de citer une ou plusieurs régions de production de gari, 52% ont cité Savalou, qui a ainsi été la ville la plus citée. Ce pourcentage monte à 75% chez les plus de 60 ans. En 2022, 33% des enquêtés ont cité avalou, et 70% des plus de 60 ans. En 2022, les consommateurs qui ont déclaré ne consommer que du gari sohoui sont capables à 69% de citer une ou plusieurs origines, et citent le plus souvent Savalou (54%) ou une autre ville du département des Collines (23%). Pour eux, le sohoui jouit donc d’une réputation ancrée dans ce territoire. Parmi les enquêtés qui peuvent citer une origine de préférence pour leur gari, Savalou vient en tête, cité par 23% de enquêtés en 2022 (33% en 2018). 50% de ceux qui disent toujours acheter du sohoui citent Savalou comme origine préférée. Savalou est ainsi l'origine préférée des Béninois pour le gari sohoui, cette préférence étant nettement plus marquée chez les consommateurs qui ne consomment que du gari sohoui et au sein des personnes âgées. Contrôle mis en place Toutes les transformatrices souhaitant produire du gari sohoui de Savalou doivent adhérer au GDIGGaSS. Le contrôle du respect du cahier des charges repose sur quatre niveaux : un auto contrôle des transformatrices, un contrôle des unités de production de gari par le GDIGGaSS, un contrôle de la qualité et de la typicité du produit au niveau d'un centre de contrôle et de conditionnement géré par le GDIGGaSS et un contrôle externe assuré par la DDAEP du département des Collines. Eléments liés à l'étiquetage du produit sous IG et à l'utilisation du logo IGP de l 'OAPI Le nom « Gari Sohoui de Savalou » peut être utilisé uniquement pour du gari composé à 100% de Gari Sohoui de Savalou, emballé et contrôlé par le GDIGGaSS. L'étiquette précise le nom du produit et sa traduction en Fon et en Mahi, le logo IG démontrant la certification de l'Indication Géographique, le nom, n° de membre et contact de l'unité de transformation, la date de production et la date d'utilisation optimale, la liste des ingrédients et la valeur nutritionnelle. (5) L’appellation à protéger dans le cadre de la demande est : « Gari Sohoui de Savalou ». (6) Espace géographique L'aire géographique de l'IG « gari sohoui de Savalou » et l'ensemble de la commune de Savalou. Celleci est composée de 14 arrondissements :4 arrondissements urbains : Aga, Agbado, Attaké, Ouessé. 10 arrondissements ruraux : Djaloukou, Domné, Gobada, Kpataba, Lahotan, Lema, Logozohouè, Monkpa, Ottola, Tchetti

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 14 La commune de Savalou est frontalière des communes de Dassa-Zoumè et de Glazoué à l'Est, de Djidja au Sud, de Bantè au Nord et de la république du Togo à l'Ouest. Sa superficie est de 2 674 km2. (7) Le titulaire de la demande d’enregistrement de l’indication géographique est le Groupement de Défense de l'Indication Géographique Gari Sohoui de Savalou (GDIGGaSS). Siège social : Département des Collines, Commune de Savalou, Arrondissement de Aga, quartier Missè, Maison enceinte arrondissement Aga. (2) 6202300006 (3) 26/01/2024 (4) Le nom du produit auquel s’applique la demande est « Huile d'Agonlin (Agonlinmi)». Description du produit L'« Huile d'Agonlin (Agonlinmi) » est une huile vierge d’arrachide, de première pression à froid, obtenue uniquement par procédé mécanique. Elle est issue exclusivement de graines d'arachide issues de variétés aptes à produire de l'huile, et majoritairement de la variété FONKUI. Caractéristiques organoleptiques L’« Huile d'Agonlin (Agonlinmi)» présente une couleur intense «jaune pur», une odeur d'arachide torréfiée caractéristique, soutenue et persistante, un aspect limpide et une texture fluide. Elle se caractérise par son intensité aromatique et sa saveur douce, sans âpreté, ni amertume, avec une bonne persistance en bouche. Méthode d'obtention Les variétés L’« Huile d'Agonlin (Agonlinmi)» provient exclusivement de variétés d’arachide aptes à la fabrication d'huile. Elle est composée de 50 % minimum de graines issues de la variété locale Fonkui, appartenant à la famille Spanish ou Valencia, à port érigé et à cycle végétatif court (90 à 110 jours). Il peut être ajouté à la variété Fonkui au maximum une autre variété, aptes à la fabrication d'huile. La matière première L’« Huile d'Agonlin (Agonlinmi» provient de graines d'arachide issues de gousses, décortiquées manuellement ou à la machine, et ayant subi un séchage naturel. Les graines moisies, pourries, sont exclues de la fabrication d'huile. Les graines destinées à la fabrication d’« Huile d'Agonlin (Agonlinmi)» peuvent être mélangées dans leur forme, leur taille et leur couleur (grain entier ou moitié, brisures). A cette étape le mélange des variétés est interdit. La fabrication de l'huile La technique de fabrication de l'«Huile d'Agonlin (Agonlinmi)» se déroule en 6 étapes: Le tri, et éventuellement le séchage si nécessaire ; La torréfaction suivie d'une phase de refroidissement ; Le dépelliculage suivi d'une phase de vannage ; Le broyage pour obtenir la pâte ; Le malaxage pour extraire l'huile de la pâte ; La décantation et la filtration. Ces étapes, hors décantation et filtration, sont réalisées sur une période de 3 jours ; certaines étapes faisant appel à un moulin (dépelliculage et broyage) peuvent être réalisées sur un autre site, en prestation. Le tri, et séchage éventuellement La phase de tri peut être précédée par une phase de séchage, à l'air libre et à l'abri de la poussière. Seules des graines d'arachides ayant atteint un stade optimal de maturité, correctement séchées peuvent être mises en œuvre. Les graines moisies, pourries sont exclues de la fabrication d'huile. Dans tous les cas la chair de la graine doit être exempte de défauts. Le mélange de graines issues de variétés différentes est interdit. La torréfaction Les graines d'arachide sont torréfiées dans des poêles permettant un chauffage doux et régulier. Les graines sont remuées régulièrement afin de maintenir une température uniforme et éviter qu'elles ne brulent. Après torréfaction les graines sont stockées dans des sacs en fibres végétales laissant passer l'air afin de les refroidir. Le dépelliculage Les graines torréfiées et refroidies sont passées au moulin pour être dépelliculées (extractlon du tégument coloré qui entoure le grain). La séparation despellicules et des graines est achevée manuellement à l'aide d'un panier de vannage. Il doit être complet. Le broyage Avant le broyage, l'assemblage de trois variétés au maximum est autorisé, à condition que la variété Fonkui soit majoritaire. Les graines d'arachide dépelliculées sont passées dans un broyeur afin d'obtenir une pâte semi-liquide et granuleuse (des brisures très fines peuvent subsister). Le malaxage La pâte issue du broyage est malaxée manuellement pour extraire l'huile. Un ajout d'eau en petite quantité (environ 10 % en volume) est nécessaire pour permettre le phénomène de floculation qui induit l'extraction de l'huile. Le chauffage de l'huile en vue de déshydratation est interdit. La décantation Après extraction, l'huile est décantée à température ambiante, à l'abri de la lumière, pendant 3 jours au minimum. Le stockage avant conditionnement A l'issue de la phase de décantation, l'« Huile d'Agonlin (Agonlinnù)» est stockée, à l'abri de l'air et de la lumière, dans des contenants dédiés, afin de préserver ses qualités organoleptiques. Une fois vidés, les contenants sont nettoyés et débarrassés de la lie résiduelle avant de recevoir le prochain lot.

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 15 Le filtrage Avant son conditionnement l'huile décantée est filtrée à l'aide d'un un tamis très fin permettant d'obtenir une huile limpide. Eléments justifiant le lien avec le milieu géographique Le lien avec l'aire géographique repose sur la notoriété du produit ainsi que certaines caractéristiques du produit qui lui sont conférées par les facteurs naturels et humains caractéristiques de l'aire géographique. Les facteurs naturels Le climat de l'aire géographique est de type soudanoguinéen, avec deux saisons de pluies (Mars à juillet, et Août à Octobre) avec des pluviométries variant entre 800 et 1200 mn. Ce climat est bien adapté à la culture de l'arachide, permettant des rendements d'un bon niveau (1000 kg/ha) sans engrais et une récolte rapide, réalisée dans de bonnes conditions. Par ailleurs la présence ancestrale de la culture d'arachide s'explique aussi par les types de sols. Les substrats géologiques rencontrés sont des sols de type ferralitique argilo-sableux, fortement dégradés mais très bien drainés, et à faible capacité de rétention, ce qui est un facteur important pour la culture d'arachide. Pour cette raison, les terres en bordure des cours d'eau qui traversent le Plateau d'Agonlin du Nord-Ouest vers le Sud-Est, composées de vertisols ou de sols hydromorphes, sont impropres à la culture d'arachide. Les facteurs humains Historique de la production d'« Huile d' Agonlin - Agonlinmi » L'introduction de l'arachide au Bénin remonte à la période précoloniale sous l'impulsion du roi Ghezo (1818-1858) du Royaume du Dahomey qui cherche à diversifier ses cultures. La production d'arachide est d'abord centrée sur les régions centrales du pays. Dans les années 1980, avec le développement d'autres cultures de rentes sur cette zone particulièrement fertile, les bassins arachidiers se déplacent peu à peu vers le nord du Bénin. Dans la zone géographique, historiquement et encore aujourd'hui, la production d'arachide et sa transformation en huile ont une importance à la fois économique et sociale : les hommes produisent l'arachide et les femmes la transforment; chacun ayant au cours des siècles accumulé et transmis au sein de sa famille élargie les connaissances empiriques, les savoir-faire, les pratiques qui perdurent encore aujourd'hui et font vivre un grand nombre d'opérateurs, producteurs et transformatrices. Les savoir-faire de la transformation d'arachide en huile La technologie de transformation, originaire du Nigéria, serait arrivée à la fin de la période coloniale. Malgré les évolutions/ déplacements de la production, la transformation artisanale s'est maintenue sur le Plateau d'Agonlin, presqu'essentiellement par les femmes qui ont su générer et transmettre leurs savoir-faire à leurs filles en les associant aux différentes opérations unitaires de triage, au malaxage et au roulage de la pâte pour la confection des galettes. Historiquement l'Huile d'Agonlin (Agonlinmi) se consommait à l'état brut, sans décantation prolongée, ni filtration, principalement pour la cuisine. L'évolution des goûts et des pratiques des consommateurs a conduit certaines transformatrices à allonger la durée de décantation jusqu'à 3 j et à rajouter une étape de filtration afin d'obtenir une huile parfaitement limpide. La spécificité du produit La spécificité de l'Huile d'Agonlin (Agonlinmi) réside dans la sélection/tri de grains d'arachide de qualité : à bonne maturité, secs et triés, issus en majorité de la variété locale Fonkui. Le chauffage long, doux et régulier, permis par les poêles au cours de la torréfaction des grains confère à l'huile un équilibre aromatique entre les saveurs des arômes de cacahuète et de torréfié. La persistance de ces arômes spécifiques et leur intensité sont spécifiques de l’« Huile d' Agonlin (Agonlinmi). Lien causal entre l'aire géographique et la qualité ou les caractéristiques du produit Un milieu naturel propice à la culture de l'arachide L'aire géographique du Plateau d'Agonlin présente des sols fertiles, bien structurés et bien drainés, favorables à la culture de l'arachide. La répartition des pluies sur la zone en deux saisons humides (mars à juin puis juillet à septembre) permet deux récoltes d'arachides sur l'année. La pluviométrie est en moyenne largement suffisante (800mm à 1200 mm) pour couvrir les besoins en eau de la plante et assurer la pleine maturité des grains durant les deux périodes des pluies. La saison sèche qui suit chaque saison des pluies permet le séchage naturel et rapide des arachides après récolte, d'abord au champ puis dans un endroit abrité et à l'air libre. Une variété locale adaptée au terroir C'est à cette variété, décrite comme particulièrement riche en huile qu'est attribuée la couleur jaune pur, l'odeur puissante d'arachide et la persistance des arômes (odeur et saveur) de l’« Huile d'Agonlin (Agonlinmi), véritables « marqueurs de la typicité » de l' « Huile d'Agonlin (Agonlinmi). Un savoir-faire ancestral Le savoir-faire des transformatrices s'exprime par une sélection rigoureuse de la matière première. Les grains sont triés et sélectionnés en fonction de leur couleur et de leur maturité. Ceux de mauvaise qualité sont exclus de la fabrication. Ces étapes garantissent la qualité des grains et l'obtention d'une huile de couleur et d'odeur intenses, aromatique et fruitée, offrant une bonne persistance en bouche. Ce savoir-faire s'exprime également par une connaissance minutieuse des techniques de torréfaction, dé pelliculage et d'extraction, essentielles à la conservation du potentiel aromatique de l'huile ainsi qu'à l'expression des arômes d'arachide torréfiée, et de texture fluide. La maîtrise des techniques d'extraction avec ajout d'eau, et malaxage manuel de la pâte, permet l'obtention de la texture fluide de l'huile. Une décantation et un stockage à l'abri de la lumière et de

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 16 la chaleur, puis un filtrage systématique, au tamis fin, avant conditionnement participent à l'obtention d'une huile d'arachide limpide et à la conservation de ses arômes. Une notoriété ancienne acquise par la qualité du produit qui perdure Aujourd'hui encore, c'est un produit qui est fortement lié au patrimoine gastronomique du Zou, et plus particulièrement à un savoir-faire particulier du pays d'Agonlin qui a fait saa renommée localement et plus largement. Aujourd'hui toutes les études récentes montrent que l'offre en Huile d'Agonlin est t inférieure à la demande et ne suffit plus à approvisionner laa clientèle, sur les marchés locaux mais aussi à Bohicon et Abomey, et dans les métropoles du littoral (Cotonou, Port,o Novo, Calavi, ...), entraînant une hausse importante des pratiques frauduleuses et de contrefaçon. Contrôle mis en place Le présent plan de contrôle s'applique à l'IG « Huile d'Agonlin - Agonlinmi ». Il concerne l'ensemble des opérateurs qui interviennent dans la production et la commercialisation, à savoir: - les transformatrices d'arachide; - les sous-traitants; - les unités de conditionnement et d'étiquetage. Points à contrôler • Aire géographique • Traçabilité • Bon d'achat • Variété et provenance • Registre des entrées • Tri, décorticage et séchage • Qualité des arachides destinées à la fabrication d'huile d'Agonlin • Conditions de séchage • Critères d'exclusion des arachides • Déclaration d'arachides décortiquées et triées et sèches • Date d'entrée en stock • Conditions de stockage • Non - Mélange de variétés différentes • Déclaration de stock/ variété • Arachides mises en œuvre : qualité, mois de récolte, • Torréfaction, énergie utilisée, maîtrise de la température • Dépelliculage, conditions de stockage • Vannage • Registre des entrées • Registre de fabrication • Variétés d'arachide • Pourcentage de variété Fonkui • Conditions de broyage : matériel et matière première • Propreté et entretien du matériel • Couleur et consistance de la mouture • Registre des entrées • Registre des fabrications • Registre des entrées • Conditions d'extraction • Manipulation de la mouture • Ajout d'eau • Registre de fabrication • Conditions de décantation: température, lumière • Durée de décantation • Registre de fabrication • Conditions de filtration • Registre de fabrication • Conditions de stockage : température, lumière • Contenants de stockage : type, nettoyage • Déclaration de fabrication • Déclaration de stock • Registre des sorties • Bon d'apport unité de conditionnement • Bon de livraison transformatrice • Caractéristiques sensorielles et chimiques • Déclaration d'étiquetage • Comptabilité matière • Déclaration de stock produit conditionné et Etiqueté. • Registre des sorties Contrôle des opérateurs Le contrôle des conditions de production, de conditionnement et le contrôle des produits finis comportent l'autocontrôle, le contrôle interne et le contrôle externe. L'ABIGHA diffuse ou met à la disposition de tout nouvel opérateur et après chaque modification, la version à jour du cahier des charges et du plan de contrôle. Il tient à jour une liste de diffusion de ces documents. Autocontrôle Tout opérateur procède à des auto-contrôles sur son activité conformément aux règles du cahier des charges. Il renseigne les documents de suivi obligatoires. Ces documents peuvent être consultés à tout moment par l'ABIGHA et doivent être conservés trois ans pour mise à disposition des agents mandatés par l'ABIGHA et l'ABSSA. Contrôle interne Organisation du contrôle interne L'ABIGHA met en place une procédure de contrôle interne auprès de ses membres pour maîtriser la certification. Cette procédure comprend l'organisation des moyens matériels et humains, la gestion et l'enregistrement des déclarations d'identification et autres documents déclaratifs, l'organisation matérielle des contrôles internes, les méthodologies mises en œuvre et le traitement des manquements relevés en contrôle interne. L'ABIGHA tient à jour la liste des opérateurs identifiés. Les contrôles internes et le suivi des actions correctives, qui pourrait en découler, sont réalisées par des contrôleurs internes, personnes qualifiées au sein de la filière « Huile d'Agonlin - Agonlinmi », et ayant reçu une lettre de mission de l'ABIGHA. Ce contrôle interne peut être délégué à des spécialistes (prestataire ou permanent), liés par une convention ou un contrat de travail définissant clairement leurs missions. L'ABIGHA reste responsable des contrôles qu'elle délègue, en assure la supervision et réalise le traitement des données qui lui sont transmises.

BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 17 Réalisation du contrôle interne et suivi des actions correctives Le contrôle interne comprend la vérification de la réalisation des autocontrôles par les opérateurs, leur respect des dispositions du cahier des charges et des exigences du plan de contrôle. Les contrôles sont réalisés sur la base de la fiche de contrôle de l'ABIGHA. En cas de manquement constaté, l'opérateur responsable du manquement informe l'ABIGHA des mesures correctrices réalisées. l'ABIGHA se réserve le droit d'aller vérifier directement auprès de l'opérateur. l'ABIGHA vérifie les mesures correctrices lors des contrôles internes ultérieurs. Une copie du rapport de contrôle est laissée à l'opérateur. Contrôle externe Les contrôles externes sont effectués par des agents de l'Agence Nationale pour la Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA). Contrôle externe chez les opérateurs Le contrôle externe vérifie le respect des exigences du cahier des charges, notamment la bonne réalisation des autocontrôles et de la traçabilité, par les opérateurs qui mettent à la disposition du contrôleur externe l'ensemble des documents associés. Il vérifie également la bonne réalisation du contrôle interne conformément aux fréquences et procédures retenues. Les contrôles externes peuvent être inopinés ou annoncés à l'avance afin de s'assurer que l'ABIGHA ou l'opérateur soit présent. Le résultat du contrôle est laissé à l'opérateur le jour même. Après présentation des conclusions du contrôle l'ABIGHA ou l'opérateur peut formuler ses observations sur les conclusions du contrôle et les manquements relevés, puis il est invité à signer le rapport. Dans ce cas d'un contrôle inopiné après un manquement, le compte-rendu est laissé le jour même, soit envoyé à l'opérateur sous 8 jours (5 jours en cas de manquement grave). l'ABSSA transmet à la demande de l'ABIGHA une synthèse des contrôles réalisés avec les manquements relevés et leur traitement (conformément à la grille de traitement des manquements du plan de contrôle. Contrôle externe de l'ABIGHA L'ABIGHA est évalué chaque année lors d'un audit au siège de l'ABIGHA. L'ABSSA applique les mêmes critères que ceux ayant servis à l'habilitation de l'ABIGHA: - Conformité du mode de fonctionnement de l'ABIGHA avec les documents fondamentaux de création (statut et règlement intérieur); - Evaluation de la capacité de l'ABIGHA à assurer le contrôle interne; - Evaluation de la réalisation des contrôles internes et du suivi des mesures correctives prononcées par l'ABIGHA; - Evaluation de la mise en œuvre des mesures correctives prononcées par l'organisme de contrôle interne. Eléments liés à l'étiquetage du produit sous IG et à l'utilisation du logo IGP de l 'OAPI Outre les mentions obligatoires relatives à l'étiquetage et la présentation des denrées alimentaires, l'étiquetage des huiles d'arachide bénéficiant de !'Indication Géographique Protégée « Huile d'Agonlin » comporte sut l'étiquette principale: Le nom de l'IGP « Huile d'Agonlin »; la mention complémentaire « extraite à froid » ; la mention « indication géographique protégée» ou« IGP » en dessous du nom du produit; le logo de l'OAPI. (5) L’appellation à protéger dans le cadre de la demande est : « Huile d'Agonlin (Agonlinmi)». (6) Espace géographique L'aire géographique de l'« Huile d'Agonlin (Agonlinmi)» se situe sur la zone des plateaux du centre sud du Bénin, dans le département du ZOU, à l'est de BOHICON. Elle recouvre un territoire appelé « Plateau d'Agonlin » (altitude moyenne 130 m), composée de 4 communes : Cavé, Zangnanado, Ouinhi et Za-Kpota. (7) Le titulaire de la demande d’enregistrement de l’indication géographique est Association Béninoise de défense et de gestion de l'Indication Géographique de l'Huile d'Agonlin, dite ABIGHA, Département du Zou, Commune de Covè, Arrondissement de Houin-Hounso, Quartier : Tôdo, carré Asso Gba, Maison : Detchenou.

BOPI 01IG/2024 ENREGISTREMENT D’UNE D’INDICATION GEOGRAPHIQUE SELON L’ACCORD DE BANGUI, ACTE DE 1999 18 PARTIE III ENREGISTREMENT D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE SELON L’ACCORD DE BANGUI, ACTE DE 1999 NEANT NEANT

BOPI 01IG/2024 ENREGISTREMENT D’UNE D’INDICATION GEOGRAPHIQUE SELON L’ACCORD DE BANGUI, ACTE DE 2015 19 PARTIE IV ENREGISTREMENT D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE SELON L’ACCORD DE BANGUI, ACTE DE 2015 NEANT NEANT

BOPI 01IG/2024 MODIFICATION DE LA DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’UNE D’INDICATION GEOGRAPHIQUE 20 PARTIE V MODIFICATION DE LA DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE NEANT NEANT NEANT

BOPI 01IG/2024 INSCRIPTION AU REGISTRE SPECIAL DES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 21 PARTIE VI INSCRIPTION AU REGISTRE SPECIAL DES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES NEANT NEANT NEANT

BOPI 01IG/2024 EXTENSION DES DROITS 22 PARTIE VII EXTENSION DES DROITS NEANT NEANT NEANT

BOPI 01IG/2024 RADIATION D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE 23 PARTIE VIII RADIATION D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE NEANT NEANT NEANT

BOPI 01IG/2024 ERRATUM D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE 24 PARTIE IX ERRATUM D’UNE INDICATION GEOGRAPHIQUE NEANT NEANT NEANT

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