BOPI 01IG/2024 DEMANDE D’ENREGISTREMENT D’INDICATIONS GEOGRAPHIQUES 15 Le filtrage Avant son conditionnement l'huile décantée est filtrée à l'aide d'un un tamis très fin permettant d'obtenir une huile limpide. Eléments justifiant le lien avec le milieu géographique Le lien avec l'aire géographique repose sur la notoriété du produit ainsi que certaines caractéristiques du produit qui lui sont conférées par les facteurs naturels et humains caractéristiques de l'aire géographique. Les facteurs naturels Le climat de l'aire géographique est de type soudanoguinéen, avec deux saisons de pluies (Mars à juillet, et Août à Octobre) avec des pluviométries variant entre 800 et 1200 mn. Ce climat est bien adapté à la culture de l'arachide, permettant des rendements d'un bon niveau (1000 kg/ha) sans engrais et une récolte rapide, réalisée dans de bonnes conditions. Par ailleurs la présence ancestrale de la culture d'arachide s'explique aussi par les types de sols. Les substrats géologiques rencontrés sont des sols de type ferralitique argilo-sableux, fortement dégradés mais très bien drainés, et à faible capacité de rétention, ce qui est un facteur important pour la culture d'arachide. Pour cette raison, les terres en bordure des cours d'eau qui traversent le Plateau d'Agonlin du Nord-Ouest vers le Sud-Est, composées de vertisols ou de sols hydromorphes, sont impropres à la culture d'arachide. Les facteurs humains Historique de la production d'« Huile d' Agonlin - Agonlinmi » L'introduction de l'arachide au Bénin remonte à la période précoloniale sous l'impulsion du roi Ghezo (1818-1858) du Royaume du Dahomey qui cherche à diversifier ses cultures. La production d'arachide est d'abord centrée sur les régions centrales du pays. Dans les années 1980, avec le développement d'autres cultures de rentes sur cette zone particulièrement fertile, les bassins arachidiers se déplacent peu à peu vers le nord du Bénin. Dans la zone géographique, historiquement et encore aujourd'hui, la production d'arachide et sa transformation en huile ont une importance à la fois économique et sociale : les hommes produisent l'arachide et les femmes la transforment; chacun ayant au cours des siècles accumulé et transmis au sein de sa famille élargie les connaissances empiriques, les savoir-faire, les pratiques qui perdurent encore aujourd'hui et font vivre un grand nombre d'opérateurs, producteurs et transformatrices. Les savoir-faire de la transformation d'arachide en huile La technologie de transformation, originaire du Nigéria, serait arrivée à la fin de la période coloniale. Malgré les évolutions/ déplacements de la production, la transformation artisanale s'est maintenue sur le Plateau d'Agonlin, presqu'essentiellement par les femmes qui ont su générer et transmettre leurs savoir-faire à leurs filles en les associant aux différentes opérations unitaires de triage, au malaxage et au roulage de la pâte pour la confection des galettes. Historiquement l'Huile d'Agonlin (Agonlinmi) se consommait à l'état brut, sans décantation prolongée, ni filtration, principalement pour la cuisine. L'évolution des goûts et des pratiques des consommateurs a conduit certaines transformatrices à allonger la durée de décantation jusqu'à 3 j et à rajouter une étape de filtration afin d'obtenir une huile parfaitement limpide. La spécificité du produit La spécificité de l'Huile d'Agonlin (Agonlinmi) réside dans la sélection/tri de grains d'arachide de qualité : à bonne maturité, secs et triés, issus en majorité de la variété locale Fonkui. Le chauffage long, doux et régulier, permis par les poêles au cours de la torréfaction des grains confère à l'huile un équilibre aromatique entre les saveurs des arômes de cacahuète et de torréfié. La persistance de ces arômes spécifiques et leur intensité sont spécifiques de l’« Huile d' Agonlin (Agonlinmi). Lien causal entre l'aire géographique et la qualité ou les caractéristiques du produit Un milieu naturel propice à la culture de l'arachide L'aire géographique du Plateau d'Agonlin présente des sols fertiles, bien structurés et bien drainés, favorables à la culture de l'arachide. La répartition des pluies sur la zone en deux saisons humides (mars à juin puis juillet à septembre) permet deux récoltes d'arachides sur l'année. La pluviométrie est en moyenne largement suffisante (800mm à 1200 mm) pour couvrir les besoins en eau de la plante et assurer la pleine maturité des grains durant les deux périodes des pluies. La saison sèche qui suit chaque saison des pluies permet le séchage naturel et rapide des arachides après récolte, d'abord au champ puis dans un endroit abrité et à l'air libre. Une variété locale adaptée au terroir C'est à cette variété, décrite comme particulièrement riche en huile qu'est attribuée la couleur jaune pur, l'odeur puissante d'arachide et la persistance des arômes (odeur et saveur) de l’« Huile d'Agonlin (Agonlinmi), véritables « marqueurs de la typicité » de l' « Huile d'Agonlin (Agonlinmi). Un savoir-faire ancestral Le savoir-faire des transformatrices s'exprime par une sélection rigoureuse de la matière première. Les grains sont triés et sélectionnés en fonction de leur couleur et de leur maturité. Ceux de mauvaise qualité sont exclus de la fabrication. Ces étapes garantissent la qualité des grains et l'obtention d'une huile de couleur et d'odeur intenses, aromatique et fruitée, offrant une bonne persistance en bouche. Ce savoir-faire s'exprime également par une connaissance minutieuse des techniques de torréfaction, dé pelliculage et d'extraction, essentielles à la conservation du potentiel aromatique de l'huile ainsi qu'à l'expression des arômes d'arachide torréfiée, et de texture fluide. La maîtrise des techniques d'extraction avec ajout d'eau, et malaxage manuel de la pâte, permet l'obtention de la texture fluide de l'huile. Une décantation et un stockage à l'abri de la lumière et de
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